Edito

Quand l’urgence locative rencontre l’urgence sanitaire

Déjà le numéro 208 de Diagonal, sorti en avril dernier, s’inquiétait d’une biodiversité en péril. Il invitait à changer de regard, à considérer que le vivant était tout aussi important que le bâti et qu’ils pouvaient même cohabiter. Le confinement est venu confirmer l’urgence de repenser la ville, de l’imaginer plus accueillante pour la nature et plus agréable à vivre pour les humains.

Il faudra sans doute longtemps pour analyser toutes les conséquences de la situation de crise inédite que nous vivons depuis le début de l’année 2020.
Mais il en est une qui concerne directement le monde du logement. Le confinement généralisé de la population a exacerbé les inégalités et montré combien les mauvaises conditions d’habitat pouvaient devenir insupportables pour certains. En quelques jours, il a aussi fallu trouver un toit, une chambre, un logement, destinés à accueillir deux "publics" bien distincts : les sans domicile fixe et les personnels de santé. Ce qui aurait été impossible sans une mobilisation de tous, en particulier des associations, des bénévoles et des pouvoirs publics, au premier rang desquels le ministère en charge du Logement.

En portant la focale sur ces réalités, la newsletter entend ainsi mettre en lumière les actions de solidarité déployées à plusieurs échelles. Elle sera suivie, en août prochain, par le numéro 209 de Diagonal. Il traitera d’un sujet qui prolonge les réflexions de fond suscitées par la crise que nous traversons : la logistique et l’approvisionnement des villes.

Virginie Bathellier
Rédactrice en chef
En Diagonal - N°4, Mai 2020

A la une

Covid-19 : SDF et malades, la double peine

Dans l’urgence, il a fallu trouver des solutions d’hébergement aux sans- abri ou aux plus démunis, comme les travailleurs migrants, atteints par le coronavirus. Des centres spécialisés sont nés dans des lieux de toute nature.

Carte nationale des CHS maille départementale - Source MCTRCT - 30 avril 2020 en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte nationale des CHS maille départementale - Source MCTRCT - 30 avril 2020

Le 14 avril, un communiqué du ministère du logement annonçait : "Les services de l’État s’organisent, avec les associations, pour mettre à l’abri les plus démunis (…), afin de trouver des solutions d’hébergement, au-delà des places pérennes financées par l’État toute l’année. Quatre-vingt-huit sites spécialisés [- les centres d’hébergement et de stabilisation (CHS)] sont par ailleurs ouverts, dédiés aux SDF malades de la Covid-19 mais ne relevant pas d’une hospitalisation, soit plus de 3200 places." Les chiffres ont évolué depuis, mais ces centres ont vu le jour et répondu à leur mission.

Hugo Ruiz, chef de projet prévention des expulsions locatives au sein de Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), définit plus précisément ces structures créées dans l’urgence. "Il s’agit de centres permettant l’hébergement et l’isolement sanitaire de personnes malades non graves. Ce ne sont pas des centres de soins, mais l’accès se fait uniquement sur avis médical, avec le consentement de la personne concernée. La régulation des places disponibles dans les centres d’hébergement Covid-19 est organisée localement." En l’espace de quelques jours, 97 sites ont été ouverts dans les départements les plus frappés par la pandémie. Certaines régions, l’Île-de-France, les Hauts-de-France, le Grand-Est, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou Mayotte, parmi les plus touchées, étant davantage concernées que d’autres. "Les CHS, précise Hugo Ruiz, ont mis à disposition environ 3 600 chambres pour permettre l’isolement de personnes sans domiciles fixes malades."

Ces "centres de confinement", sans modèles préexistants, occupèrent des lieux de toutes natures. Quelques exemples montrent la diversité des initiatives locales. Hugo Ruiz précise qu’à l’occasion, un accord cadre a été signé avec l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) qui a facilité la collaboration avec un univers professionnel, sollicité d’ordinaire dans le cadre de réquisitions. Pour chaque site, une convention est signée entre l’État et le propriétaire des lieux, qui précise les conditions de cette mise à disposition, le prix des nuitées – prix identique sur l’ensemble du territoire français –, le mode de gestion temporaire du site, les personnels habilités à y travailler, etc.

Ainsi, un hôtelier de Poitiers, qui a spontanément proposé que son établissement soit utilisé en ce sens, décrivit au quotidien Centre Presse, le 30 avril 2020, son fonctionnement durant la crise. L’hôtel "est administré dans sa totalité par la Croix-Rouge avec laquelle nous avons signé une convention. Son personnel est présent 24h sur 24 dans l’établissement. Le CHU assure le volet sanitaire, la surveillance des malades pour veiller à ce que leur état de santé ne se dégrade pas. Aucun de mes salariés n’est désormais présent dans l’établissement…" Cet exemple correspond assez bien au cas commun, la Croix Rouge étant l’opérateur le plus souvent sollicité, au même titre que des associations compétentes en la matière comme le groupe Aurore.

Différents types de locaux accueillant d’ordinaire du public, des touristes ou des élèves, ont également été utilisés. Un centre d’entraînement, mis spontanément à disposition par le district de football Dordogne-Périgord, un centre de vacances dans l’Allier, des lieux de formation professionnelle dans le sud-est, ou la maison Paul VI à Lille, mise à disposition par le diocèse, ont ainsi accueilli un CHS. Le confinement médicalisé des SDF ne nécessitant pas d’être hospitalisés s’est accompagné de la distribution de "chèques services", leur permettant de se nourrir.
Cette opération exceptionnelle fut évidemment porteuse d’enseignements. Elle a permis de conforter les liens avec des opérateurs – des grands groupes hôteliers comme Accor, par exemple – peu coutumiers de l’action sociale. Hugo Ruiz constate aussi que l’identification des SDF souffrant a permis d’entrer en contact avec des personnes n’ayant pas encore été repérées par les maraudes ou le recours au 115. "Les services sociaux ont profité de leur confinement pour les aider à constituer des dossiers de demandes d’allocations ou de logements".

Mais surtout, la situation exceptionnelle a paradoxalement confirmé que les solutions structurelles sont plus efficaces que celles qui relèvent de l’hébergement d’urgence. "Le dispositif Un chez soi d’abord (voir Diagonal n°207 – Novembre 2019), dont pratiquement aucun des bénéficiaires n’est retourné à la rue ou a été malade, a démontré à l’occasion son efficacité et la nécessité de l’étendre au plus grand nombre." Si tel était le cas, la crise aura eu au moins un effet positif.

Marc Lemonier

Paroles d’acteur

Mobilisation en urgence des logements vacants

Développant l’une de ses missions habituelles, la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), au ministère en charge de ces politiques publiques, s’est mobilisée pour participer à l’effort général de recherche de logements vacants pouvant être mis à la disposition des soignants et du personnel des Ehpad. Henry Ciesielski, chef de projet "lutte contre la vacance de logements" au sein de la direction, apporte son éclairage.
Soignants@istock-halfpoint en grand format (nouvelle fenêtre)

Pendant la crise de la Covid-19, votre mission au sein de la DGALN s’est étendue à la recherche dans l’urgence de logements vacants pouvant être mis à disposition des personnels mobilisés pour lutter contre la pandémie. Comment cette action s’est-elle opérée ?

Dans le cadre de son activité "normale" d’élaboration et de suivi du Plan national de mobilisation des logements et locaux vacants, l’État avait déjà une forme de visibilité sur la nature des propriétaires pouvant être contactés. Une petite structure s’est donc mise en place au sein de la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP). Elle a pu bénéficier du soutien de la mission d’appui à la réalisation des projets du secrétariat général du ministère de la Cohésion des Territoires tout en travaillant en parallèle avec la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL). Au début de la crise nous avons procédé à un recensement de l’offre mobilisable, en établissant une liste d’une cinquantaine d’acteurs ayant un volume important de logements. On y retrouve des grands groupes, Nexity, Foncia… Nous avons également recensé les initiatives existantes, en particulier dans le monde associatif, tandis que le ministre du logement, Julien Denormandie, impliquait directement des acteurs d’ordinaire moins présents dans le domaine de la solidarité, la plateforme Airbnb ou le service de petites annonces de Particuliers à Particuliers.
Il s’agissait de repérer une offre de logements pouvant être mis à disposition à titre gratuit pendant une durée déterminée. Les "publics" concernés relevaient principalement du secteur de la santé et de la sécurité, le personnel soignant des hôpitaux ou des Ehpad, les pompiers, les policiers… tandis que la DIHAL participait à la mise en confinement des SDF par la mobilisation de chambres d’hôtel.

L’interview complète sur le blog de la revue Diagonal

Le point sur…

Montreuil, solidarité active au service des plus démunis

La Seine-Saint-Denis est durement touchée par la covid-19. Un détour par la ville de Montreuil rend compte des inégalités territoriales et sociales renforcées par la crise et le confinement. En première ligne, les associations et les bénévoles ont apporté leur soutien aux travailleurs migrants et aux sans-abris, en lien avec les pouvoirs publics.

En Seine Saint-Denis, la pandémie frappe plus cruellement qu’ailleurs. Les statistiques le prouvent. Ce département, l’un des plus pauvres de France, cumule les risques de la voir se développer. Le profil de sa population d’abord, composée en partie de ces travailleurs jusqu’alors invisibles et mal payés, infirmiers, aides-soignantes, livreurs, éboueurs, caissiers, ou qui exercent dans la restauration, le bâtiment et dans les transports. Le surpeuplement des logements ensuite, que ce soit dans l’habitat social ou dans les quartiers plus anciens qui connaissent, en outre, nombre de logements insalubres. L’offre médicale enfin, qui est, pour les seuls généralistes, inférieure de 17 points à celle enregistrée en Île-de-France (54,6 médecins généralistes pour 100 000 habitants, contre 71,7).

Aussi à Montreuil, il a bien fallu faire face à la situation, car c’est avant tout une ville d’accueil et de travailleurs migrants, qui compteraient jusqu’à 12 % de la population. Et les 12 foyers légaux de travailleurs migrants et résidences sociales situés sur la commune ont, plus qu’ailleurs en période de confinement, traversé de grandes difficultés. D’autant que, si l’on recense 2 000 résidents officiels, ils seraient au moins 4 000 selon la mairie. Or, certains établissements sont en très mauvais état, cumulant délabrement des locaux, partage des sanitaires et sur-occupation dans des chambres de petites surfaces, qui oscillent entre 7 et 9 m² et comprennent parfois plus de 4 personnes.

Les mauvaises conditions d’habitat ont aggravé les conditions du confinement, mais les résidents dans leur ensemble ont connu une dégradation de leurs conditions de vie. La perte d’un emploi ou de revenus liés à des "petits boulots" pour les plus précaires a amplifié le désarroi. Un quotidien rendu encore plus compliqué par une décision préfectorale de fermer les cantines collectives. La confection des repas s’avérait dès lors impossible puisqu’il n’existait pas de solution alternative sur place.

Heureusement, la solidarité a pu atténuer la gravité des situations. Au sein des communautés, les moins démunis ont aidé ceux qui le sont davantage. La municipalité a aussi accompagné les résidents par la distribution de kits sanitaires et de denrées alimentaires, complétée par les dons des particuliers. La Fédération des forgerons, une association mandatée par la mairie, a assuré la livraison quotidienne de repas dans l’un des foyers les plus "abimés". Une trentaine de personnes - parmi les plus vulnérables ou testées positivement - a pu être prise en charge et logée dans des hôtels de la commune.

La mise à l’abri des personnes sans domicile ou vivant dans un habitat de fortune - qui relève de la compétence de l’État – a également occupé la préfecture et les associations, en lien avec la municipalité. Il y aurait encore 200 SDF, depuis le départ d’environ 600 Roms ayant quitté leurs campements pour rallier leur pays d’origine, quelques jours avant le confinement. Alors que la réquisition par l’État de l’hôtel Ibis (1), porte de Montreuil, a mis à l’abri 220 personnes, l’association Habitat et Humanisme, qui coordonne l’opération, a pu compter sur des Montreuillois de tous âges appelés à la rescousse pour les recevoir, leur expliquer le règlement, fournir des attestations de sortie et distribuer des repas.

Car dans la construction et la gestion des réponses à cette situation de crise, le rôle des associations s’avère essentiel. Ainsi, Médecins sans frontières et les centres municipaux de santé assurent des consultations médicales. L’association Emmaüs Alternatives reçoit, quant à elle, dans un gymnase mis à disposition par la mairie, une soixantaine de personnes en journée, dont une dizaine de sans-abri qui campent au bois de Vincennes. Elles peuvent trouver là des douches et des toilettes ainsi qu’un accès au courrier et un repas. Même si ces personnes étaient déjà hébergées par le 115, généralement sur la commune, elles sont aujourd’hui plus démunies puisqu’elles n’ont plus les subsides que leur procurait un travail occasionnel.

La solidarité vient donc combler les manques. La distribution hebdomadaire de colis alimentaires contenant des produits frais profite ici à près de 180 personnes au final. Ils sont approvisionnés par la Banque alimentaire, par la collecte nationale organisée fin novembre, par des entreprises et des particuliers. Au-delà de ces exemples, dans toute la ville, les nombreux bénévoles mobilisés par différents réseaux s’activent toujours. Grâce à eux, aussi, la vie continue, malgré tout.

Virginie Bathellier

1) Après négociation avec l’État, la préfecture indique que la chambre d’hôtel est facturée 40 euros la nuitée par le groupe Accor.

En chiffre

21 000

Covid-19 et SDF

C’est le nombre de places ouvertes depuis le début de la crise sanitaire pour héberger des personnes sans domicile fixe. Elles viennent s’ajouter aux 157500 déjà existantes, selon les données publiées par le ministère en charge du logement le 4 mai 2020.

Brèves

Inégalités sociales

Un confinement révélateur

La période du confinement a été l’occasion de mettre en lumière des formes d’inégalités, connues sans doute, mais que la situation rendait plus criantes. Alors que l’épidémie impliquait de rester cloîtré chez soi, une enquête de l’IFOP publiée début avril indiquait que 60% des personnes interrogées étaient confinées dans une maison individuelle avec un jardin privatif, qu’il s’agisse de leur résidence principale ou plus rarement de leur résidence secondaire. Seuls 6% d’entre eux ayant en effet quitté les villes pour leurs maisons de campagnes. Parmi les enquêtés, 15% d’entre eux sont restés dans un appartement bénéficiant d’un accès extérieur, tandis que 12% restaient confinés dans un logement ne disposant ni de balcon ni de terrasse ou de jardin privatif. 

Les jeunes actifs, les franciliens et les habitants des quartiers populaires étaient surreprésentés parmi ceux-ci. Selon cette même enquête, le nombre moyen d’habitants par appartement a augmenté durant cette période de 2,3 à 2,6 personnes, la principale cause étant le retour dans leur région d’origine, et chez leurs parents, d’étudiants et de jeunes travailleurs quittant les grandes villes et leurs studios étriqués.

Etude IFOP pour la société Consomag, 8 avril 2020

■ M.L.

Confinement et bruit

Paris réduit au silence

La "ville lumière" ne s’est pas éteinte durant la période de confinement, mais elle s’est tue ! À défaut d’être totalement silencieuses, les rues parisiennes ont connu un "répit sonore", selon l’association de surveillance de la pollution sonore en Île-de-France, Bruitparif.
Les mesures relevées par ses 150 stations ont permis de constater une très forte baisse des émissions sonores. Il s’agit des "émissions d’origine anthropique en lien avec la diminution drastique des trafics routier, aérien et même ferroviaire, l’arrêt des chantiers et la fermeture de nombreuses activités et lieux festifs".
Plus précisément : "Les appareils de mesure de Bruitparif situés le long des axes routiers ont ainsi enregistré des diminutions moyennes de bruit sur 24 heures autour de 3 dB(A) le mardi 17 mars, puis autour de 5 dB(A) les mercredi 18, jeudi 19 et vendredi 20 mars et enfin 7 dB(A) samedi 21 et dimanche 22 mars par rapport aux valeurs habituelles, ce qui correspond à des baisses respectives de 50 %, 68 % et 80 %."
La baisse s’est poursuivie par la suite.
Dans le même temps, les médias locaux faisaient état de l’étonnant silence qui régnait dans les villes et les villages situés aux abords des pistes d’Orly dans les jours qui suivirent la fermeture de l’aéroport.
Ce qui démontrerait a contrario pour certains que le bruit, c’est la vie.

■ M.L.

Diagoflash

Colloque les 7 et 8 septembre, à Paris

4e Assises de l’économie circulaire

Les Assises de l’économie circulaire aborderont des sujets de fond, concrets, au bénéfice et à la portée de tous et de chacun. Elles ont pour ambition de dessiner le paysage global des solutions testées par les collectivités et les entreprises. Elles sont organisées sur deux jours autour de 3 plénières (un nouveau modèle économique pour notre société ; la décision politique au service de l’économie circulaire et enfin l’économie circulaire : passer de la théorie à la pratique) et de 16 ateliers dont les axes sont les suivants : compétitivité des entreprises ; attractivité et animation des territoires ; production et consommation.

www.assises-economie-circulaire.ademe.fr

Conférence le 10 septembre à La Défense

Faire la ville éthique

Le Club Ville Aménagement organise la Conférence-débat "Faire la ville éthique" avec Richard Sennett, sociologue et urbaniste. Ce programme est conçu et animé par Ariella Masboungi, Grand Prix de l’Urbanisme 2016. Il porte sur le problème éthique de la ville d’aujourd’hui : l’urbanisme doit- il représenter la société telle qu’elle est ? Doit-il tenter de la changer ? Si Kant a raison, la "ville" et la "cité" ne se réconcilieront jamais. Mais alors que faire ? Richard Sennett conteste la reproduction des structures sociales existantes et ne sanctifie pas ce qui émerge de la demande sociale souvent hostile à la cohabitation et favorable aux quartiers fermés, s’opposant ainsi à la justice sociale. Il appelle à une résistance de l’urbaniste qui ne doit toutefois pas prétendre imposer un mode de vie. Pour lui, la ville reflète une manière de vivre, une réalité matérielle distinguant l’habiter et le vécu qui peuvent être conflictuels.

www.club-ville-amenagement.org

Conférence du 9 mars à Vaulx-en-Velin

Densifier ou dédensifier les campagnes urbaines

Cette rencontre, organisée par le Plan urbanisme construction architecture (PUCA/DGALN), est venue clôturer le cycle de conférences intitulé "Campagnes urbaines". Sujet à débat, la transformation des campagnes urbaines constitue un défi pour l’aménagement durable du territoire. Face au dérèglement climatique et à l’érosion de la biodiversité, ces espaces urbains peu denses forment-ils une opportunité de renouveler la ville en lien plus direct avec la nature et le sol ? L’éloignement progressif des espaces de production et des espaces d’habitat qui a renforcé l’isolement des lotissements peut-il être contrebalancé par de nouvelles formes d’activités et de fonctions sociales, de nouvelles mobilités ? Comment ces espaces et leurs habitants peuvent-ils contribuer à cette transformation, sous quelle forme ?

www.urbanisme-puca.gouv.fr/videos-et-audios-cycle-de-rencontres-campagnes-a1767.html

Vient de paraître

Les villes petites et moyennes des franges de l’agglomération parisienne : nouveaux refuges

Avec la crise sanitaire de la Covid-19, les territoires ruraux et les campagnes, synonymes d’espace, d’air pur et d’une meilleure qualité de vie, ont consolidé leur capital de désirabilité auprès de nombreux grands parisiens qui s’y sont réfugiés. L’attrait pour les villes petites et moyennes "à moins d’une heure de Paris", qui assurent le rôle de centralité de ces espaces, va-t-il en être renforcé ? Vont-elles se transformer en villes-refuges ? En tous les cas, une étude de l’Institut Paris Région montre que, depuis plusieurs années déjà, les villes petites et moyennes des franges de l’agglomération parisienne connaissent un nouveau dynamisme. Éclipsées, depuis les années 1960, par les cinq villes nouvelles d’Île-de-France, les villes des franges de l’agglomération parisienne semblent sur la voie d’une renaissance. Ces villes historiques, souvent baignées par une rivière et bordées de forêts, sont aussi dotées d’un riche patrimoine architectural et urbain qui témoigne du rôle politique, religieux ou économique majeur qu’elles ont eu au fil des siècles. Leur indiscutable réveil démographique actuel, par rapport aux autres espaces périurbains et ruraux qui les environnent, est un marqueur notable du regain d’attractivité de ces villes. (…)

La Note rapide n°846 complète à lire ICI [2] : www.institutparisregion.fr

Urbanisme et biodiversité - Vers un paysage vivant structurant le projet urbain
Sous la direction de Philippe Clergeau

L’urbanisme est à un virage de son histoire. La prise en compte de la nature en ville et notamment de la végétalisation participe pleinement à une demande sociétale et économique, tant les services rendus sont importants en ces temps de réchauffement climatique. Mais l’idée majeure de cet ouvrage est d’aller encore plus loin en plaçant les processus écologiques et la biodiversité au cœur du projet urbain. Il ne s’agit alors plus seulement d’intégrer la nature dans la ville mais de faire un écosystème urbain. Il ne s’agit plus de bâtir un établissement humain mais bien de donner une place aussi importante au non-bâti qu’au bâti. Les très nombreuses compétences réunies dans l’ouvrage fournissent des pistes de réflexion, des méthodes et des exemples de cas concrets qui souhaitent contribuer à un indispensable changement de paradigme du projet urbain. 30 €

www.editions-apogee.com/urbanisme-et-biodiversite.html

Qui sommes-nous?

 

Directrice de publication : Stéphanie Dupuy-Lyon, directrice générale de la DGALN

Rédactrice en chef : Virginie Bathellier
Secrétaire de rédaction : Murielle Morvan

Journalistes : Virginie Bathellier - Florent Chappel - Nathalie Garat - Marc Lemonier

Rubrique Diagoflash : Valérie Blin

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