Diversification de l’habitat et mixité sociale dans les opérations de rénovation urbaine

Plus que par les démolitions de logements, c’est par la diversification de l’habitat que les opérations de rénovation urbaine lancées dans le cadre du PNRU devaient introduire de la mixité sociale dans les ZUS. Afin d’examiner ce qui ressort des opérations les plus avancées, une recherche a été engagée sur le sujet.
C’est une équipe universitaire qui a été chargée de ce travail, examinant tout d’abord, sur sites, le lien entre la diversification de l’habitat et le profil sociologique des nouveaux arrivants, puis en tentant de rendre compte de l’incidence de ces transformations sur la « dynamique sociale » de ces quartiers et les pratiques de leurs habitants. Parmi l’importante moisson d’observations rapportées par les chercheurs et sans préjuger des analyses ultérieures qui pourront être faites à plus vaste échelle, nous avons retenu quelques enseignements que nous vous présentons ici.
La diversification de l’habitat et notamment la construction de logements en accession à la propriété ne se traduit pas mécaniquement par une transformation sociale marquée. Pour autant, les parcours résidentiels que l’étude révèle, l’investissement ou le retrait des nouveaux habitants, les représentations ainsi que les relations de cohabitation repérées témoignent de dynamiques à l’œuvre qui, pour ténues qu’elles soient, n’en sont pas moins effectives. S’ils constituent pour certains une simple opportunité locative, les logements créés s ont pour d’autres l’occasion d’un maintien, voire d’un retour dans un quartier qui réunit alors les conditions de l’attachement et celles de la promotion résidentielle. Ainsi, c’est de la composition subtile des lieux, des statuts et de tout ce qui constitue « l’accommodement » au quartier que dépendra l’avenir de celui-ci, la diversification de l’habitat apparaissant sous ce jour comme une condition nécessaire, mais loin d’être suffisante, à une transformation durable du quartier.

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