Faire place au Furan

Équipe mentionnée

Site : Saint-Etienne / Quartier Rivière-Valbenoîte

Composition de l’équipe

Mandataire
Pascaline Thiollière (architecture, projet urbain, ingénierie environnementale)
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Fabrique Architectures Paysages (architecture, paysage, projet urbain, aménagement d’espaces publics)
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Charline Daud (prévention inondation, architecture, projet urbain)

Contact : pascaline.thiolliere@gmail.com


Le Furan furieux, après avoir fait la gloire de la ville, vecteur économique fondateur, s’est retrouvé pollué, emmuré et enterré depuis la fin du 19ème siècle, sauf dans le secteur étudié où il coule à ciel ouvert, même s’il y est peu perceptible.

En lui donnant une place plus vaste, l’idée est de profiter de la dimension sensible de l’eau et des opportunités de développement économique que le Furan pourrait offrir à nouveau (cultures, micro-génération hydroélectrique, aménités sportives, loisirs, espaces de bien-être au travail), et de créer un espace d’expérimentation qu’un nouveau lit élargi génèrerait pour l’observation des processus de remédiation écologique, de restauration d’une dynamique hydrologique et de prise de conscience du risque d’inondation.

Ce parc sera ainsi un observatoire qui aidera à mieux comprendre la transition soutenable de la ville. L’enjeu sera d’associer l’observation à des expérimentations permettant de mettre des potentiels à l’épreuve, en termes de développement économique, technologique, résidentiel, d’aménités, de mitigation, de production agricole vivrière et sylvicole…

À l’échelle du temps long de la fabrique urbaine, l’impulsion du projet se décomposera en 3 phases non linéaires :

1. Dénouer : réduire les obstacles à l’écoulement et laisser faire le Furan, tout en préparant la mise en sécurité des personnes et des biens. Réserver la circulation et le parking sur le secteur aux modes doux, aux riverains et livraisons pour réduire drastiquement les surfaces imperméables ;

2. Tresser : constituer le nouveau lit en « zone d’expérimentation » permettant de prendre le temps d’observer le Furan et partir de l’aléa, d’expérimenter une gestion adaptative du Furan qui préserve les personnes et les biens, en visant l’optimisation de la gestion de l’eau comme force motrice pour l’hydroélectricité, d’épuration et de fertilisation des sols, facteur d’ambiance et d’identité ;

3. Anastomoser : une fois la dynamique hydrologique du Furan dans son nouveau lit mieux appréhendée, il s’agira de consolider des ménagements des espaces du Furan et du quartier en fonction du bilan tiré des expérimentations, d’envisager des projets de reconstruction sur un niveau sécurisé par rapport au comportement du Furan.

L’enjeu de ces trois phases rassemblées sera de participer à la mise en place d’un parc d’expériences, vivant, souple et prospectif, où la gestion de l’eau sera associée à la mise en place d’espaces de qualité liant urbanité, nature en ville et capable de développer de nouvelles ressources en lien avec les dynamiques industrielles et technologiques de pointe du quartier.

Ce nouveau parc humide mouvant constitue un geste fort pour la restauration écologique de milieux dégradés par l’industrialisation et construirait à partir des qualités plurielles de la rivière dans son nouveau lit, des ambiances et des ressources qui mêlent urbanité et nature, et construirait une identité forte au quartier de la Rivière à l’entrée Sud de la ville.

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