EDITO

Coup de chaud sur les villes

Bonjour à toutes et à tous,

Ces deux dernières années, les vagues de chaleur qui ont touché la France durant les mois d’été ont été encore plus durement ressenties dans les villes.
Rien de surprenant à cela. Le phénomène d’îlot de chaleur se caractérise, en effet, par une différence de température entre le milieu urbain et les zones rurales voisines, qui peut atteindre 8°, voire davantage. Si les activités humaines en sont à l’origine, l’urbanisme contemporain en constitue aussi l’un des principaux vecteurs. Très éloigné de l’architecture des villes arabes ou de l’habitat vernaculaire méditerranéen qui ont longtemps su se prémunir contre la chaleur, il l’est aussi de l’urbanisme classique qui reprenait certains principes bioclimatiques dans le dessein des villes.

Les canicules, amenées à se multiplier dans les décennies à venir, rappellent qu’il est désormais impératif d’adapter les espaces urbains à ces évènements. Le débat, jusqu’alors cantonné aux spécialistes, commence à s’élargir. Déjà, des collectivités territoriales s’emparent du sujet et des recherches trouvent des terrains d’application.
Les articles suivants en témoignent. L’Ademe finance des projets novateurs et développe des guides pour se repérer, le Cerema propose des outils de diagnostic, le CAUE de Haute-Savoie travaille sur la notion de confort dans la conception des villes et la métropole lyonnaise lance un Plan Canopée.

Autant d’exemples qui montrent l’émergence de nouvelles voies pour appréhender la complexité du monde urbain et l’adapter aux effets croissants du changement climatique.

Virginie Bathellier
Rédactrice en chef de Diagonal

A la une

L’ADEME se penche sur le rafraîchissement urbain

En 2019, l’appel à projet de recherche Modeval-Urba de l’Ademe retient six projets lauréats pour atténuer la surchauffe urbaine.

" Les canicules rappellent à la réalité" , remarque Solène Marry, docteure en urbanisme et correspondante recherche à l’Ademe." Mais, c’est sur le long terme tout au long de l’année que les actions sont à mener, au-delà des premières réponses de crise". Pour sa quatrième édition, l’appel à projet de recherche Modeval-Urba de l’Ademe consacre l’un de ses axes à l’atténuation de la surchauffe urbaine.
L’été 2019 a, de fait, renforcé le besoin de réponses face à des chaleurs de plus en plus prégnantes. 18 jours de canicules au total ont marqué la France en 2019, répartis en deux épisodes très intenses : du 24 juin au 7 juillet et du 21 au 27 juillet. Au-delà du maximum de 43,6° relevés à St Maur (94), plus de la moitié des stations Météo France ont ainsi connu des records absolus de température. "Dans le climat actuel, l’évènement que nous venons de vivre est tout à fait exceptionnel, avec une durée de retour entre 50 et 150 ans" , précise le communiqué de presse de Météo France du 5 août dernier, "(…) les projections à l’horizon 2040 montrent qu’une telle vague de chaleur deviendra quatre fois plus probable et que son intensité pourrait être encore augmentée d’environ 1,2° supplémentaire."

Aux premières loges des îlots de chaleur urbain, plusieurs métropoles s’engagent pour trouver ou proposer des réponses. Cette année, les territoires parisiens et nantais figurent parmi les lauréats de Modeval-Urba. Sur Paris, le projet Récré s’intéresse à l’aménagement de cours d’écoles pour créer des îlots de fraîcheur. En lien avec la démarche Climat et risques de la Ville de Paris, ce projet de recherche est porté par le Museum national d’Histoire naturelle, le bureau d’études Tribu et le cabinet XLGD architectures. "Les cours d’école, cela peut paraître anecdotique" , relève Solène Marry. "La mairie peut avoir une action forte sur beaucoup d’espaces minéralisés. Les cours d’écoles en font partie. Et cela montre que c’est possible."

Autre lauréat, le projet Dési’Ville : la métropole nantaise en collaboration avec le BRGM et la société Dixit.net, y développe les outils pour désimperméabiliser les sols urbains artificialisés. D’ailleurs, au-delà des métropoles, "les petites communes peuvent aussi investir le sujet, en remplaçant par exemple leurs places de stationnement bitumées par des sols perméables" souligne Solène Marry. De multiples solutions existent. On peut travailler sur la ressource en eau et la récupération des eaux de pluie, désimperméabiliser les sols et adapter les matériaux des infrastructures et constructions. On peut aussi intégrer la fonction de rafraîchissement de la végétation par un choix ad’hoc d’essences dans les aménagements urbains ou encore, adapter la forme urbaine en introduisant par exemple la question du rafraîchissement dans les documents d’urbanisme.

L’Ademe propose un guide "solutions de rafraichissement urbain" (2017) pour se repérer dans cet éventail de solutions "vertes, grises et douces", ainsi qu’une trentaine de fiches-actions d’adaptation au changement climatique. "Le diagnostic local est capital" , souligne Sophie Debergue, ingénieure expert urbanisme à l’Ademe. Car se focaliser sur un type de solutions sans savoir comment se forme localement l’îlot de chaleur urbain peut s’avérer inefficace, voire même contre-productif.

Ainsi, "dans un projet, il faut intégrer les services que l’on veut voir rendre par les végétaux. Mais il est important d’y réfléchir de manière circonstanciée en intégrant la question de l’organisation de l’espace" , observe Luc Chrétien, chef de division "Biodiversité eau et aménagement" à la direction territoriale Est du Cerema. "Par exemple, dans une rue canyon bordée d’immeubles, le feuillage des arbres peut agir comme le couvercle d’une cocotte-minute, si la couverture végétale sur la rue s’avère complète."

Destiné à faciliter l’accès aux données et informations, l’Ademe travaille d’ailleurs avec le Cerema au montage d’un portail sur l’adaptation au changement climatique. Car, comme le rappelle Sophie Debergue, "réfléchir en termes de co-bénéfices" pourrait devenir l’un des maîtres-mots de l’aménageur. Une action de végétalisation bien pensée en vue d’une adaptation au changement climatique pourrait avoir des impacts en termes de biodiversité, de services écosystémiques, d’inondation. Elle pourrait aussi apporter une attractivité nouvelle à un centre urbain ou créer des emplois verts. Ce qui ne va pas sans une transdisciplinarité affirmée dans les choix politiques et pour les concepteurs.

Propos recueillis par Nathalie GARAT

Paroles d’acteur

Des oasis urbaines pour se ressourcer

Stéphan Dégeorges est responsable du pôle architecture, villes et territoires au Caue de Haute-Savoie. Il témoigne d’une nouvelle méthode de fabrication de la ville autour d’oasis urbaines.

Le principe d’oasis urbaines semble bienvenu suite aux canicules de cet été. Vous y avez travaillé dans le cadre d’un projet de recherche. Que recouvre cette notion?
Comme une oasis en plein désert, l’oasis urbaine se démarque par son ambiance singulière, apportant un bien-être aux passants qui la traversent, aux habitants qui en bénéficient. Plus encore qu’aux siècles précédents, la ville du XXIè siècle interroge sur sa viabilité sociale, économique et environnementale. Exacerbés lors des canicules, les îlots de chaleur urbain illustrent bien les problématiques de confort et de santé qui se posent là plus intensément qu’ailleurs. Mais la démarche ne traite pas que de fraîcheur des villes en été. Il s’agit aussi d’ensoleillement en hiver. Et plus globalement, l’oasis urbaine touche au domaine de l’ambiance. Le bien-être sensoriel doit être au rendez-vous, découlant de la qualité de l’environnement thermique, mais aussi sonore et visuel.

Dans quel cadre avez-vous développé cette démarche?
Nous sommes lauréat de l’appel à projet de recherche de l’Ademe "Modeval Urba 2015". A l’origine de la démarche, le bureau d’études Tribu et le cabinet d’architecture Casa architecture, urbanisme et environnement sonore nous ont proposé de nous associer pour définir et approfondir le concept d’oasis urbaine. Partenaire local, le Caue de Haute-Savoie a suggéré les sites et assuré le lien avec la collectivité.

Suite de l’interview sur le blog de la Revue Diagonal

Propos recueillis par Nathalie GARAT

Paroles d’acteur

Îlots de chaleur : le plan Canopée de la métropole lyonnaise

Frédéric Ségur est responsable du service " arbres et paysages" à la métropole de Lyon. Il nous présente le plan Canopée qui s’y met en place, ouvrant la perspective d’une ville plus agréable sous les canicules. C’est l’une des actions qui a valu le tout récent titre de capitale française de la biodiversité 2019 au Grand Lyon.

Canopée de la Métropole de Lyon

La métropole de Lyon a lancé un plan Canopée pour la période 2017-2030 . De quoi s’agit-il ?
Le plan Canopée vise à développer le patrimoine arboré de la métropole lyonnaise. En fait, le terme "canopée" désigne l’étage supérieur d’une forêt, c’est-à-dire les couronnes de feuilles profitant directement du soleil. Aujourd’hui, nous comptons de l’ordre de deux à trois millions d’arbres sur le territoire. L’objectif d’ici à 2030 serait d’en planter au minimum 300 000, ce qui porterait la surface de canopée urbaine à un ambitieux 30 %.

Pourquoi lancer une telle démarche ?
Les canicules constituent l’une des principales vulnérabilités de l’agglomération lyonnaise. L’épisode de 2003, par l’ampleur de ses conséquences sanitaires avec 15 à 20 000 morts à l’échelle française, a vraiment mis en exergue le phénomène d’îlots de chaleur urbain. Et les grandes métropoles, comme Lyon et Paris, figurent parmi les plus touchées. A l’époque, l’Inserm a approfondi les mécanismes en cause. Ce qui a permis de redécouvrir l’importance du végétal pour rafraîchir la ville. D’ailleurs, sur Lyon la perception du rôle des arbres par les habitants a évolué depuis 2003.

Suite de l’article dans le blog de la Revue Diagonal

Propos recueillis par Nathalie GARAT

Le point sur …

Diagnostiquer la surchauffe urbaine

"Où sont les îlots de chaleur dans ma ville, mon agglomération? Et sur place, quels facteurs entravent le rafraîchissement nocturne?" Voilà deux questions fondamentales pour prendre le mal à la racine…

Selon Sophie Debergue, ingénieure expert urbanisme à l’Ademe, "le diagnostic des îlots de chaleur urbain (ICU) constitue une étape importante. On pense souvent à végétaliser. Mais, dans certains contextes, cela s’avère insuffisant, voire même inadapté vu l’échelle du problème" . Le cas de rues canyon et de plans de quartier en damier en témoignent. Les bâtiments de grande hauteur piègent la chaleur et les matériaux très minéraux la restituent pendant la nuit. Pour aborder les différents cas de figure qui se posent, l’Ademe propose le guide « diagnostic de la surchauffe urbaine »

Il permet de se repérer face au large éventail de méthodes existantes. « Les dispositifs vont de la simple mesure de température à différentes heures jusqu’à des outils de simulation ou de modélisation. En fonction de l’ampleur du périmètre, du projet et des moyens à disposition, chacun peut y trouver des possibilités », précise Sophie Debergue.


Au cœur de la fabrique de DIACLIMAP

en grand format (nouvelle fenêtre)

« DIACLIMAP permet de cartographier et de comprendre le phénomène d’îlots de chaleur urbain à l’échelle d’une agglomération », explique Julien Bouyer, chargé de recherche en climatologie urbaine au Cerema. « A partir du territoire pilote de Nancy, nous avons conçu une boîte à outil simplifiée tournée vers les acteurs de terrain comme les agglomérations, les agences d’urbanisme. » Même si nous sommes loin de la complexité de modèles de simulation numérique comme ceux de Météo France, il ne s’agit pas pour autant d’un outil presse-bouton. Lauréat de l’appel à projet MODEVALURBA de l’Ademe, cette recherche-action du Cerema s’est tournée vers ses utilisateurs potentiels, associant l’agence d’urbanisme et les services techniques des collectivités nancéennes. Bien que le changement climatique soit passé dans le langage quotidien, « dans la pratique, pour les services urbanisme ou énergie-climat de collectivité, le sujet mérite une première acculturation », souligne Julien Bouyer. Néanmoins, selon le niveau d’ambition souhaité, « ce type d’outil s’avère tout à fait appropriable par des acteurs comme les agences d’urbanisme. » Actuellement, l’agence d’urbanisme de Lille et le Cerema collaborent, les mesures in situ déployées via DIACLIMAP venant ainsi compléter l’analyse initiale de l’agence par imagerie infrarouge.
En effet, la démarche DIACLIMAP combine la cartographie semi-automatisée de la ville en zones climatiques locales avec une campagne de mesures in situ. Au final, la vulnérabilité climatique peut être caractérisée par quartier. « La modélisation et les résultats permettent de comprendre comment se génère l’ICU, et donc d’identifier des leviers potentiels d’actions », résume Julien Bouyer. La démarche peut aussi bien éclairer les acteurs de la planification en urbanisme, en énergie-climat,… que ceux de l’aménagement. Par exemple, la ville de Clermont-Ferrand y fait appel dans la conception d’une place publique - la place Delille, située en centre-ville.

Propos recueillis par Nathalie Garat

En chiffres

2050 = 2003

Vers des étés caniculaires

Selon les simulations du CNRS, de Météo-France et du CEA, un été typique des années 2050 pourrait correspondre à celui de 2003.
Résultats des nouvelles simulations françaises

Brèves

ÉcoQuartiers

La place des initiatives citoyennes

Engagé en mai dernier, le bilan de 10 ans de la politique ÉcoQuartier s’est poursuivi le 24 septembre, à la Défense. Un atelier dédié aux initiatives citoyennes y a mobilisé une quarantaine de participants – dont 13 collectivités. Ce sujet émergeant s’est invité récemment au label ÉcoQuartier, avec la candidature de projets atypiques portés par des habitants. C’est le cas du quartier Liberté - Mont Valérien à Suresnes, étape 1 ("ÉcoQuartier en projet") depuis 2018, où des associations se sont regroupées pour développer un projet global d’amélioration du vivre-ensemble : verdissement du cimetière, pose de panneaux photo-voltaïques, compostage ou encore développement du vélo.
De même, à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, avec le projet "Plus belle la rue" ou encore à Mouans-Sartoux, avec le développement de jardinières en centre-ville.
Mais comment favoriser ce genre d’initiatives ? Un consensus s’est dégagé autour des outils que sont les budgets participatifs, l’urbanisme transitoire, le métier d’assistant à maîtrise d’usages, les enquêtes habitantes ou encore les démarches des villes en transition.
Reste à donner une visibilité à ces projets citoyens pour faire des émules. C’est le rôle qu’entend jouer la plateforme ÉcoQuartier. "De courtes vidéos pour faire connaître ces initiatives citoyennes, c’est très puissant !" , lance un participant, suscitant l’assentiment général.
■ F.C.

Habitat

Un protocole d’accord pour le Réseau des Partenaires de l’Habitat en Île-de-France

A l’occasion du 80ème Congrès Hlm de septembre dernier, le Réseau des Partenaires de l’Habitat en Île-de-France franchit une nouvelle étape en se dotant d’un protocole d’accord. L’Aorif, l’AdCF, France Urbaine, l’Institut Paris Région, la Banque des Territoires, Action Logement et l’Ecole d’Urbanisme de Paris s’engagent ainsi à animer un réseau des professionnels des politiques de l’habitat en Île-de-France. Le réseau a vocation à être un lieu d’échanges, de débats et de réflexion dans une approche opérationnelle et prospective, pour accompagner la mise en œuvre de politiques de l’habitat volontaristes dans les territoires. ■ M.L.

Rapport du GIEC

Des bouleversements sans précédent pour les populations

Le dernier rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est sans appel. L’état de l’océan et de la cryosphère s’aggrave et va avoir des répercussions considérables sur les populations qui vivent dans les régions côtières et de haute-montagne, en l’absence de mesures fortes. Un milliard trois cent cinquante mille individus pourraient se trouver concernés. Pour les seuls glaciers terrestres, leur recul est d’ores et déjà constaté dans des zones comme l’Himalaya où des millions de personnes dépendent d’eux que ce soit pour l’agriculture ou la consommation humaine. De même "des glaciers plus petits que l’on trouve par exemple en Europe, en Afrique de l’Est, dans les régions tropicales des Andes et en Indonésie, devraient perdre plus de 80 % de leur masse actuelle d’ici 2100 selon les scénarios d’émissions élevés" s’inquiètent les chercheurs. Avec des conséquences désastreuses sur la disponibilité et la qualité de l’eau qui impactera aussi les populations situées plus en aval.
■ V.B.

L’arbre en ville

Le Cerema édite le guide SESAME

Cet automne, le Cerema sortira la première édition de l’outil Sesame (Services Ecosystémiques rendus par les Arbres Modulés par Essence). "Dans les années 1960-70-80, l’arbre était perçu comme un meuble ! On le mettait là pour décorer. Et quand on n’en voulait plus, on l’enlevait !" , souligne Luc Chrétien, chef de division " Biodiversité eau et aménagement" à la direction territoriale Est du Cerema. Aujourd’hui, de plus en plus de collectivités souhaitent ré-investir la place du végétal en ville. Réduction des polluants, régulation des effets d’îlot de chaleur, support de biodiversité, fonctions paysagères, les arbres fournissent, en effet, plusieurs services écosystémiques. Mais, selon leurs implantations, selon les essences, cela peut s’accompagner de nuisances ou de désagréments : effets allergènes, salissure de fruits s’écrasant sur les pare-brise… Aussi, la communauté d’agglomération de Metz et la ville de Metz, partenaires du projet, ont-elles souhaité approfondir le sujet avec le concours du Cerema. Cette première édition portera sur 90 essences d’arbres. Elle comprendra un cahier de fiches détaillant leur carte d’identité respective avec leurs atouts et inconvénients. De plus, un outil d’aide à la décision accompagnera la réflexion pour choisir au mieux les essences en fonction du projet urbain.■ N.G.

Diagoflash

Colloque - 8 et 9 novembre, à Lyon

Cent ans après la loi Cornudet : quelle ambition pour l’urbanisme aujourd’hui ?

En 1919, la loi Cornudet en prescrivant l’élaboration de Plans d’aménagement, d’embellissement et d’extension (PAEE) pour toutes les villes de plus de 10 000 habitants posait pour la première fois en France les principes de l’urbanisme en tant que discipline et entrait ainsi dans l’histoire. Cent ans après, qu’en est-il de l’urbanisme : quels acteurs, quelles méthodes, pour quelle ambition ? La Société française des urbanistes et l’Institut d’urbanisme de Lyon, avec la collaboration de l’Office professionnel de qualification des urbanistes et de l’Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et en urbanisme proposent d’aborder ces questions, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Urbanisme le 8 novembre prochain, au cours d’un colloque national qui réunira chercheurs universitaires et praticiens éminents. Cette manifestation sera introduite par Michel Le Faou, Vice-président délégué à l’Urbanisme et au renouvellement urbain, à l’habitat et au cadre de vie. Elle proposera deux tables rondes au cours desquelles des chercheurs viendront rendre compte des enjeux contemporains de l’urbanisme au regard des objectifs qui étaient posés dans la loi Cornudet, tandis qu’un "grand témoin", praticien de l’urbanisme réagira aux propositions. Le lendemain, 9 novembre, le colloque se prolongera par des visites de quartiers emblématiques de Lyon et significatifs de l’histoire urbaine européenne. Chaque visite sera accompagnée par un lauréat du Grand prix de l’urbanisme qui présentera à cette occasion sa vision de l’urbanisme contemporain.
sfu@urbanistes.com

40e rencontre des agences d’urbanisme - 6 au 8 novembre, Île-de-France

Lost in transition – Re-lier les territoires

Défendue, valorisée, voire érigée en modèle de développement urbain, la métropolisation est aussi désormais régulièrement critiquée parce qu’elle conduirait à une division de l’espace national. D’un côté, les villes gagnantes – celles qui se trouvent au cœur des métropoles – de l’autre, les villages, les petites et moyennes villes, certains espaces ruraux ou périurbains, qui seraient en dehors du phénomène métropolitain et de ses supposés bénéfices économiques. Cette opposition n’a rien d’évident. Elle est, sans doute, moins binaire que ne le laissent entendre les thèses et les représentations construites autour de la notion de fracture territoriale. Les inégalités socio-économiques traversent ces différents types de territoires et, pour autant, ils ne connaissent pas tous les mêmes trajectoires de développement. Les grandes villes tendent à gagner de la population, à concentrer les emplois et la production de richesse, mais, dans le même temps, de plus petites villes ou villages génèrent un autre modèle de développement, qui peut être humain et innovant à la fois. Comment surmonter les oppositions et les représentations qui les renforcent ? Comment faire en sorte que les différents territoires se pensent et se construisent sur le mode de l’interdépendance et non de l’indifférence ou de la confrontation ? Comment créer des formes actives de développement partagé ? Qu’est-ce qui fait lien entre les territoires urbains, périurbains et ruraux ? Entre leurs habitants ? Quelles sont les aménités partagées ? La réponse à ces questions tient peut-être dans un postulat commun : celui de la transition qui impacte chaque territoire et repose sur les ressources propres à chacun. Démontrer l’indissociable dépendance des territoires face à cet enjeu majeur, tel est le pari de cette 40e rencontre.
www.fnau40.fr

Qui sommes-nous?

 

Directeur de publication : François Adam, directeur général par intérim de la DGALN

Rédactrice en chef : Virginie Bathellier
Secrétaire de rédaction : Murielle Morvan

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Rubrique Diagoflash : Valérie Blin

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