Mes vieux voisins : Conséquences sociales et spatiales du vieillissement dans les copropriétés horizontales des années 1970 à Toulouse et à Bruxelles

Équipe

L’échappée des copropriétés, l’Université Catholique de Louvain, l’Université Paris Est

La recherche propose de questionner les conséquences sociales et spatiales du vieillissement des résidents de copropriétés horizontales conçues pour l’accession à la propriété dans les années 1970.

S’il est souvent question du vieillissement du parc immobilier privé, traité du point de vue des dégradations physique et de gestion des bâtiments, la question du vieillissement de ses populations reste elle, peu traitée.

La recherche part de l’hypothèse que les deux processus de vieillissement ne sont pas si étrangers l’un à l’autre, les bâtiments ayant vieilli en même temps que leurs propriétaires. Cette hypothèse repose sur le constat que les copropriétaires des ensembles construits avant les années 1980 sont pour beaucoup restés vieillir sur place, soit pour des raisons économiques, de santé ou d’attachement au quartier. Cette population est peu à peu renouvelée avec notamment le décès ou le départ en établissement spécialisé pour certains et l’arrivée de plus jeunes ménages.

Or l’équipe constate l’existence d’un clivage entre les anciens résidents et ces nouveaux venus, qui se manifeste, entre autres, dans les rapports entretenus à l’espace collectif de la copropriété, dans la gestion de celle-ci, dans les projections sur le devenir de la copropriété. Les chercheurs constatent que ce clivage retarde voire entrave la rencontre et la mobilisation collective au sein de la copropriété.

Le projet vise donc à comprendre les réalités et les raisons de ce clivage, et à faire émerger des “lieux” de rencontre et de construction collective possibles entre les deux générations.
  
Pour cela, le projet s’appuie sur un corpus de quatre copropriétés horizontales (maisons individuelles mitoyennes ou groupées) construites dans les années 1970 à Toulouse et à Bruxelles. Les ménages ayant acheté voire participé à la conception de leur logement dans ces copropriétés dans les années 1970 sont maintenant âgés. Sont-ils restés vieillir dans leur logement et pourquoi ? Quels rapports entretiennent-ils à la gestion de la copropriété, aux espaces partagés et dans quelle mesure ces rapports ont-ils évolué depuis leur arrivée dans la copropriété ? Comment se projettent-ils dans l’avenir de la copropriété ? Quelles relations entretiennent-ils avec les nouveaux habitants ? Quels sont les lieux et les formes de rencontres ? De conflits ? Comment accompagner les deux générations dans la construction d’une cohabitation apaisée, au service du devenir de la copropriété ?

Pour répondre à ces questions, le projet Mes vieux voisins s’appuie sur une démarche participative ayant recours aux outils d’éducation populaire.
Ainsi, à partir d’enquêtes individuelles, de focus groupes collectifs, de captations dessinées et vidéos, le projet ambitionne dans un premier temps de caractériser et d’objectiver les relations des anciens habitants avec les derniers arrivés et de manière plus générale, avec la copropriété.

Dans un second temps, par le recours aux outils d’éducation populaire et à la vidéo, le projet entend accompagner les habitants dans la construction de lieux communs (matériels et immatériels) visant une cohabitation apaisée entre les générations, au service du devenir de la copropriété. L’ambition est d’ouvrir la voie à d’autres manières d’appréhender le vieillissement, tant dans la recherche que dans des pratiques professionnelles.

Un temps de transmission des résultats auprès des acteurs de la copropriété se fera par le biais de projection débat du film documentaire réalisé dans le cadre du projet de recherche, support de la participation et de la valorisation de la recherche-action.

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