Vivre avec l’eau

Équipe citée

Site : Vernon

Composition de l’équipe

Mandataire
Paris U (urbanisme, architecture)
— 
Landlab (paysagisme, urbanisme)
— 
Iván Mata (architecture et construction éco-responsable)
— 
Atelier 3S (architecture du patrimoine)

Contact : parisuparis@gmail.com

Face aux risques inondations, quatre attitudes : la résistance, la résilience, la sanctuarisation et le retrait volontaire, dont aucune n’est suffisante seule, en revanche, leur mise en synergie permet l’atténuation de leurs conséquences.

Adapter le territoire
Il faut penser le site selon ses temporalités : ordinaire quand la Seine est une source de plaisirs et de richesses – extraordinaire lors des crues bouleversant le quotidien. Aménager en bord de Seine revient à combiner ces temporalités pour que l’habitabilité soit maintenue quel que soit le niveau de l’eau.
Il convient donc :

• gérer le débit du fleuve avec un étalement élargi des eaux et une augmentation des transparences hydrauliques ;
• de désimperméabiliser les sols pour l’infiltration des eaux pluviales.

La problématique dépasse les 14 hectares de l’appel d’idées. La rive droite, peu bâtie, se prête à la restitution d’un « grand paysage » que les eaux pourront librement envahir. Elle protégera la rive gauche plus habitée.
Certaines mesures, à court et moyen termes, relèvent de l’adaptation pour continuer à vivre ici. D’autres mesures prendront des dizaines d’années. Face à l’amplification des inondations, les activités seront confrontées à leur interruption. Les assurances compensent pertes et dégâts, mais jusqu’à quand ? L’abandon progressif des usages situés dans le lit majeur du fleuve, semble inéluctable. Cet abandon créera une richesse en renaturant parcelle par parcelle, au gré des mutations foncières. Leur réaménagement donnera une nouvelle image de l’entrée Sud. Les maisons individuelles en secteur orange seront probablement abandonnées. Celles implantées en secteur bleu subissent un risque moindre autorisant la création d’aménagements pour y vivre (surélévations, niveaux hors d’eau, passerelles et autres moyens, autonomie énergétique).
Le plan guide. Ces mesures s’inscrivent dans un document stratégique conçu dans un dialogue partagé entre élus, experts divers et habitants.

Habiter entre cour et jardin
Le projet accepte l’inondation comme une meilleure manière d’habiter.
Trois strates :

• le lit majeur de la Seine, renaturé et équipé, (kiosques, guinguette ou abri)
• la limite de la montée des eaux, où se développe la majeure partie du programme dressé sur pilotis. L’eau s’y écoule sans entrave en un paysage urbain et naturel.
• le hors crues sur l’avenue de Paris. Construit autour d’une cour, ce lieu ouvert aux commerces et aux activités s’inscrit dans la vocation plurielle de l’avenue.

Deux niveaux :

• un sol naturel libre proche de l’eau, et bâti progressivement vers l’avenue
• un sol artificiel hors crues, une plateforme desservant les logements.

Programme :
38 logements, répartis entre des studios et des T4. Disposant d’orientations multiples, d’un confort de vues et de terrasses privatives, ce sont des « individuels superposés ». À ce programme de logements s’ajoutent les commerces et les activités côté rue.

Matériaux
Le principe constructif s’inspire des constructions locales selon une approche contemporaine. La pierre (sols, murs) serait extraite des carrières de Vernon. Dans les étages, les parois sont en bois, enduites et brutes.