Les planches de la Touques

Équipe mentionnée

Site : Communauté de communes Côte Fleurie / Touques

Composition de l’équipe

Mandataire
Fizelier Baptiste (architecte)
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Paysage vivant (paysagiste)
— 
Sinbio (ingénierie hydraulique)

Contact : contact@fizelier-architectes.com


Le projet exprimé ici vise à répondre au renouvellement urbain en secteurs inondables dans le but de faire émerger des solutions innovantes pour améliorer la résilience aux risques naturels des territoires urbanisés et à les valoriser auprès du plus grand nombre.

Les inondations sont des risques majeurs en Normandie et ici il ne s’agira pas de construire des murs plus hauts ou de faire des digues plus larges pour s’enfermer, mais de saisir et corriger les mécanismes qui nous contraignent. Il s’agit de ne pas lutter contre, mais de faire avec.

Le projet valorise un dialogue entre l’eau et la ville. Nous souhaitons transformer la contrainte du risque naturel de ce site en bord de Touques en un levier créatif d’où découle des solutions durables, innovantes et concrètes.

Il s’agit ici de réinventer un rapport profond entre les collectivités de la CCC Côte Fleurie et leur fleuve, la Touques. La réhabilitation du site de la friche EDF ne constitue que le point de départ d’un sytème de réponses bien plus large. Nous souhaitons redéfinir la Touques comme un espace accueillant et médiateur, terrain d’entente et de rassemblement pour les habitants de la CCC.

1) Redonner de l’espace aux fleuves
Une recomposition autour de la rivière est proposé par une approche technique et paysagère de la Touques qui cherchent à lui redonner une expression. Le liens de tout les problèmes résident dans le contournement systématique de la rivière mêler à un comblement par remblais de son lit majeur.

Cela passe par

  • La Renaturation : l’objectif est de rétablir les fonctions écologiques des cours d’eaux en tenant compte de la sécurité des biens et des personnes.
  • Le Reprofilage des berges : au lieu d’être raides comme actuellement, les berges seront en pentes douces en rive droite avec des formes variées et des zones en creux pouvant devenir des zones humides. Le but étant de retrouver une dynamique naturelle. La diversité des formes physiques va permettre de construire spontanément plusieurs typologies d’habitats et une variété de paysages.

2) Un urbanisme tourné vers son fleuve
Le projet a cherché a trouver un dispositif qui puisse concilier la ville et son fleuve. Les quatre grands corps bâti se base s’appuie autour de trois idées :

Repenser le rapport du bâti au sol naturel
La dalle décolle, mais se fonde. Dans ce but, et afin de poursuivre la logique de superposition nature / bâti, le choix du pilotis offre un point de contact minimum. Le profil rond de diamètre 50 cm à été choisi afin d’assurer une stabilité mais aussi une résistance à l’eau. En effet, le rond est la forme géométrique qui offre le moins de résistance à l’écoulement de l’eau. C’est ici une priorité au vu des écoulements très rapides que peut connaitre la Touques.
La logique de la fondation devient une logique de point et non une logique linéaire ou surfacique. Cela permet une liberté formelle et de composition en totale autonomie du sol. La logique même de foncier est revisitée pour cette notion aérienne du bâti.

Une architecture géosourcée
L’architecture biosourcée signifie l’emploi de matériaux d’origine naturelle. Face aux enjeux climatiques, le recours aux matériaux naturels est une solution bénéfique. Cette technique permet la séquestration de Carbone pendant le cycle de vie du matériau. Le carbone absorbé par l’arbre durant sa croissance puis stocké dans le bois tout le temps ou il n’est pas brûlé ou détruit, est séquestré.

3) Une recomposition générale du fleuve
Le 5ème temps est l’accumulation des 4 temps successifs qui proposent une nouvelle vision du dernier tronçon de la Touques des Marais à la Mer. Comme explicité dans le diagnostic de la Touques et dans les cartes hydromorphologiques, le fleuve est le grand oublié d’un urbanisme qui s’est précipité vers la mer.

La coexistence complexe de tous ces réseaux ont fini par étouffer la Touques. Elle est oubliée, parfois derrière des voix de chemins de fer, derrière un talus, derrière un supermarché. Ces désordres infrastructurels engendrent des désordres du tissu urbain, le rendant peu accueillant pour les habitants.

De problématique, le fleuve devient solution
Les problèmes mis en lumière résident dans le contournement systématique du fleuve. Le parti pris de la renaturation par tronçons en vue d’une requalification urbaine plus large, permet de toucher à tous les nœuds de cette Communauté de Commune au cas par cas. Le fleuve apporte à chaque fois une réponse précise à des problèmes d’habitation et d’usages urbains.

Les planches de la Touques, porte du marais ?
Les planches, c’est un urbanisme harmonieux, entre contemplation et déambulation. Le projet consiste a tirer progressivement cet ligne fameuse du littoral vers l’arrière pays, les marais de la Touques. Cette promenade, à pied ou à vélo et en fait une couture urbaine et paysagère qui tire partis du meilleure des deux entités, l’essentiel étant préexistant ou aillant exister. Le projet par sa posture de renaturation et d’un urbanisme tournée vers la Touques sont les ingrédients pour une approche générale résiliente de renouvellement urbain en secteur inondable.

Ici l’urbanisme résilient fini sa course dans un marais préservé. A contrecourant de l’écoulement, l’habitant, le touriste, le Trouvillais, le Deauvillais, l’Arnulphien, le Touquais sont invités à parcourir leur fleuve, celui-même qu’ils avaient oubliés.

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