Note d’analyse #7 - A la recherche du temps retrouvé ? Espaces et pratiques du divertissement face à la crise sanitaire - mars 2021
Au printemps 2020, débutaient les premières restrictions liées au confinement, et avec elles, la fermeture des parcs, des restaurants, des cinémas, des salles de spectacles, des festivals, des musées, des salles de sport, des stades, etc. Depuis, les parcs sont à nouveau ouverts mais ils comptent parmi les seuls lieux de promenade et de loisirs désormais accessibles. Les citadins tentent de retrouver, entre deux couvre-feu, des espaces d’urbanité qui suppléent à la fermeture des cafés. Or, il y a quelques jours les quais de Seine, jugés trop fréquentés, ont été évacués. A Bordeaux, la consommation d’alcool a été interdite début mars sur les quais mais également dans les parcs et jardins.
La vitalité urbaine apparaît amoindrie. Un an après cette mise sous cloche de la ville des loisirs, nos vies sociales, culturelles et sportives sont toujours mises entre parenthèses. Différents secteurs de la société des loisirs tels que la restauration, la culture, l’événementiel et du tourisme traversent un moment éminemment critique. Les espaces privés et publics, les intérieurs et les extérieurs, les formes de loisirs avec l’essor de salles de gym en ligne ou des plateformes de vidéo à la demande … l’ensemble des lieux, formes et temps consacrés aux loisirs sont bousculés. Un an plus tard, quel bilan tirer de cet épisode traumatique alors que la pandémie n’en finit pas ? Le corpus d’articles issus de la veille analytique souligne des effets négatifs comme l’isolement accru de certaines catégories de population, des phénomènes de dépression qui toucheraient 26% des Français, une multiplication des conséquences psychologiques issues d’une numérisation extrême de nos vies pour travailler mais aussi se divertir, rencontrer, jouer, etc. Malgré un tableau assez sombre, des effets positifs émergent de cette situation : les pratiques culturelles amateurs sont plus nombreuses, de nouvelles solidarités et de nouvelles expériences voient le jour. Un ralentissement s’opère avec l’aspiration - pour certains - de s’éloigner d’un mode de vie “consumériste” pour tendre à un mode de vie plus contemplatif et sobre. La diffusion culturelle se réinvente dans un rapport nouveau à la ville et aux publics, des consommateurs semblent plus enclins à favoriser des achats locaux, etc. Après avoir consacré en janvier 2021 une note sur les effets de la crise sur la ville du travail, cette note propose de traiter les temps de “l’avant ou de l’après travail” qui se sont rétractés depuis un an et, plus largement, les effets de la crise sur la ville des loisirs.
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