Habitat et vie urbaine : Changements dans les modes de vie, 2006

En interrogeant l’interaction entre habitat et vie urbaine, c’est toute l’évolution de la société qui est observée. Face à cette immensité du champ, le programme Habitat et vie urbaine a choisi d’investir quatre axes prioritaires de recherche.

La transformation des relations entre sphère domestique et sphère professionnelle liée aux transformations du rapport au travail
Trois facteurs sont apparus importants : le développement de la flexibilité du travail, la généralisation de la précarité dans le travail et les nouvelles formes de travail à domicile. Face à la déstabilisation du modèle salarial, à la délocalisation du travail, à la flexibilité, à la précarité et à la mobilité croissante, les stratégies résidentielles des ménages sont interrogées. Comment se font les arbitrages des ménages en termes financiers et patrimoniaux, en particulier quel est l’impact du chômage sur le rapport au logement ?

La transformation du rapport au logement et l’évolution des relations familiales
Les questions sont nombreuses, notamment la manière dont l’évolution de la famille se traduit dans le logement et l’espace habité (par exemple l’éclatement et la complexification de la famille, une plus grande autonomie de chacun des membres). Comment se traduit dans la pratique de l’habitat la revendication d’autonomie croissante des individus et la demande croissante de respect des territoires personnels ? Quelles sont les conséquences de ces transformations familiales sur les rapports entre l’intérieur et l’extérieur du logement ?

La diversification des trajectoires résidentielles et des ancrages territoriaux liés
aux transformations du cycle de vie

Des recherches passées ont porté sur la cohabitation des jeunes ou l’allongement de la cohabitation familiale de ces derniers. Toutefois nous connaissons peu des relations entre l’évolution des cycles de vie et l’habitat, en particulier l’allongement des périodes intermédiaires entre jeunesse et vieillesse, les périodes de retraite, le chevauchement des statuts professionnels et non professionnels. Il a été demandé aux chercheurs d’analyser les rapports entre vieillissement et logement, les situations d’habitat temporaires, les relations entre les mobilités et les systèmes résidentiels. Par exemple quel est le rôle de l’accroissement des mobilités dans les choix résidentiels des ménages ?

L’évolution des rapports de proximité
Par le passé, des travaux ont porté isolément sur les différents cercles de sociabilité (les relations à l’intérieur du logement, les relations de voisinage, les interactions de quartiers, les rapports à la ville). Or, aujourd’hui avec une mobilité urbaine accrue, des déplacements plus rapides et plus lointains, des nouveaux services au domicile et des nouvelles logiques d’approvisionnement des ménages, tous ces changements réinterrogent ces différents cercles de sociabilités. Il nous est apparu qu’on ne peut plus analyser de manière linéaire les rapports de proximité de l’échelle la plus petite du logement à l’échelle de la ville ou de l’agglomération. Il y a de nouvelles proximités et de nouvelles porosités entre les différentes échelles spatiales.
Dans ce contexte se posent des questions sur l’image et les usages du quartier.

14 et 15 mars 2006

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