La gouvernance urbaine de/par l’innovation - URBINO (2019-2023)

Les Ardoines à Vitry-sur-Seine | Smart city Mag

Contacts au PUCA

Responsable de l’action : François Ménard
Chargée de valorisation : Bénédicte Bercovici

Objectifs et partenaires du programme

Lancé en novembre 2017, le programme porte sur la gouvernance urbaine de/par l’innovation articulé autour de deux axes d’investigation :

  1. l’un global visant à préciser la nature, les enjeux et les implications de ce que nous qualifions de « nouveau régime urbain de l’innovation »
  2. l’autre, d’inspiration pragmatique et davantage inscrit dans la coopération avec des porteurs de projets territorialisés, visant à mieux comprendre ce que l’on fait et ce que l’on produit lorsqu’on mène un projet « innovant », en s’appuyant sur l’expérience en cours des Démonstrateurs Industriels pour la Ville Durable (DIVD).

Partenaires

Le programme est animé par le PUCA, en partenariat avec l’Ademe, l’Institut CDC pour la recherche et la Banque des Territoires.

Les 5 recherches engagées

Axe 1 : Vers un nouveau régime urbain de l’innovation?

  • Innovation, expérimentation, rationalisation. Analyse comparée des espaces collectifs d’innovation urbaine. Le cas de la métropole de Lyon
    Université de Paris Est Marne la Vallée - Responsable scientifique : Nadia ARAB, Professeure à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée
    Partant du constat d’une pluralité d’espaces d’innovation urbaine sur un même territoire, l’équipe de recherche propose d’inventorier et d’explorer ces espaces. Le terrain choisi est la Métropole de Lyon en raison de son caractère pionnier dans la mise en œuvre tous azimuts d’une politique d’innovation. Cette recherche, en partant d’une analyse exhaustive des espaces lyonnais dédiés à l’innovation, des projets urbains revendiquant un caractère innovant et des espaces d’innovation inscrits dans l’administration territoriale elle-même (services dédiés à l’innovation au sein des collectivités locales), permettra de mieux cerner la gouvernance de ces espaces (quels acteurs ? Quelles interactions ? Quelles valeurs ?) et de clarifier la relation entre innovation et expérimentation. Cette dernière n’est pas évidente et derrière l’invocation à tout va de la notion d’expérimentation, comment prend-elle concrètement forme dans les espaces d’innovation ?
  • Démonstration, expérimentation, transformation : les trois régimes urbains de l’innovation
    Université Grenoble Alpes - Responsable scientifique : Charles AMBROSINO et Magali TALANDIER
    Les responsables scientifiques font l’hypothèse qu’il existe non pas un mais (au moins) trois types de régimes urbains de l’innovation : le régime de la démonstration, le régime de l’exploration et le régime de la transformation. Les deux premiers sont soit impulsés, soit accompagnés par les acteurs publics (et/ou privés) locaux ; le troisième au contraire émane d’initiatives individuelles ou collectives susceptibles de perturber le modèle dominant au point de faire émerger de nouvelles formes de gouvernance urbaine. Une seconde hypothèse vient se greffer sur cette première et postule que ces régimes sont « situés » et s’inscrivent dans une culture locale et territoriale de l’innovation limitant la généralisation par la reproduction de « bonnes pratiques ». Pour chacun des trois régimes identifiés, l’équipe va étudier des projets phares ou symboliques situés dans des idéaux-types territoriaux (Grenoble pour le régime de la démonstration, Nantes pour celui de l’exploration, le cas de Madrid pour celui de la transformation). La recherche entend contribuer à éclairer les différentes formes de gouvernance de l’innovation et leurs incidences sur les processus de développement territorial.
  • La gouvernance de l’innovation numérique urbaine : une exploration des « Espaces Urbains de l’Innovation Numérique (GINU)
    Sciences-Po Bordeaux - Responsables scientifiques : Gilles PINSON et Andy SMITH
    Enfin, la question de l’innovation urbaine est souvent corrélée à celle du numérique. Gilles Pinson et Andy Smith, directeurs de recherche à l’IEP de Bordeaux, explorent les « Espaces Urbains de l’Innovation Numérique ». Ceux-ci sont définis comme l’ensemble des dispositifs (French Tech, circuits de financement, formes de collaborations entre les acteurs publics et privés etc.) et des espaces (Living Labs, tiers lieux, cité/quartier numérique, etc.), impliquant les acteurs des collectivités, les start-ups, les entreprises du numérique mais aussi les entreprises de services urbains « classiques » et visant à favoriser l’innovation numérique. Ils font l’hypothèse que ces « espaces urbains de l’innovation numérique » ne sont pas nécessairement des espaces d’« abandon de souveraineté » des gouvernements urbains au profit des seuls opérateurs privés. Au contraire, selon eux « laisser expérimenter », « laisser innover » ne conduirait pas aux « laisser faire » mais à de nouvelles formes de régulation. Il y aurait ainsi, c’est la seconde hypothèse qu’ils vont tester, trois manières « d’utiliser les start-ups » : pour générer de l’innovation transposable au service urbain ; pour bénéficier d’un transfert de compétences ; pour limiter l’accès des « big players » aux marchés urbains. Ceci varierait d’une ville à l’autre du fait de l’intervention de variables indépendantes exigeant ainsi une approche comparative. Les cas de Bristol et de Bordeaux feront l’objet d’études de cas approfondies.

Axe 2 : Une analyse pragmatique de l’innovation urbaine : le cas des démonstrateurs industriels pour la ville durable

  • Acteurs et conduite du projet de smart city sur le territoire de Rennes Métropole : l’exemple de la plateforme 3DEXPERIENCECITY Virtual Rennes
    Université Rennes 2 - Responsable scientifique : Hélène BAILLEUL
    L’équipe de recherche de l’Université de Rennes 2 s’intéresse au projet de smart city sur le territoire de Rennes Métropole à travers l’exemple de la plateforme 3DEXPERIENCECITY Virtual Rennes qui participe avec des partenaires privés à la mise en œuvre d’un « Service Public Métropolitain de la Donnée » et d’une gestion déclarée « innovante » du territoire. L’enjeu de la recherche est de comprendre quelles formes prennent les innovations tant du point de vue de la gouvernance que de la transformation des organisations. L’équipe fait l’hypothèse, concernant le processus d’« entrée en innovation » du territoire rennais, du caractère accélérateur plus que réorienteur des appels à projet de l’Etat (et notamment le DIVD) marqué par une dépendance au sentier initial. Plus encore, plutôt que de chercher un pilote, c’est l’hypothèse d’une « smart city distribuée » qui sera testée afin de mettre en lumière la nécessaire coordination des acteurs (publics, privés, académiques, citoyens) pour une « montée en compétences » effective.
  • Gérer la gare post-carbone
    Mines Paris Tech - Responsable scientifique : Daniel FLORENTIN
    Enfin, Daniel Florentin étudie les capacités de projets urbains innovants à intégrer les principes d’un développement post-carbone et à participer à une production urbaine alternative, plus soucieuse des enjeux environnementaux. Il s’appuie pour cela sur l’étude approfondie d’un dispositif particulier, le DIVD de la gare de Fontainebleau-Avon, seule gare lauréate de ce concours. La recherche vise à démontrer que les dispositifs d’expérimentation urbaine type DIVD créent de nouveaux modèles économiques de la production urbaine dont les effets sociopolitiques et urbains peinent à être appréhendés. Dans les territoires connaissant des formes de décroissance urbaine (faiblesse économique et démographique en l’occurrence pour le territoire du pays de Fontainebleau), les dispositifs d’innovation urbaine comme les DIVD sont des outils dérogatoires qui pourraient avoir un effet structurant sur la redynamisation du territoire, mais qui sont insuffisamment appropriés par les pouvoirs publics locaux et, de ce fait, insuffisamment régulés. L’un des objectifs du projet est ainsi d’outiller les pouvoirs publics pour permettre de mieux accompagner les porteurs de projets innovants.

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