Les bains-douches de Paris : une enquête sur les lieux et leurs usages (2017-2020)

Place du Parc-aux-Charrettes, Pontoise (Val d'Oise). Octobre 2018.

« Les bains-douches » ! Nombreux sont ceux qui pensent qu’ils n’y en a plus ou qu’ils ne subsistent qu’à l’état de souvenir dans des lieux dédiés aux sorties "chic" des métropoles à la mode. Ne présentent-ils pas en effet une forte valeur architecturale et patrimoniale ? Pourtant, il en subsiste dans leurs missions d’origine, dans certaines grandes villes en France et dans le monde, à Paris notamment avec 16 établissements ouverts au public. Quel est donc aujourd’hui le rôle de ces aménités conçues dans un but à la fois hygiénique et social dont on pourrait penser qu’il est aujourd’hui dépassé ? Le logement n’offre-t-il pas désormais un service identique, avec un confort et une intimité infiniment supérieures ? Sans doute. Mais pour les personnes aujourd’hui sans abris, les exilés « en attente », que leurs droits "incomplets" et leurs ressources modestes empêchent d’accéder au logement, les hébergés précaires ou en transit… ces lieux constituent une ressource précieuse : un accès à l’hygiène mais aussi au bien-être, une balise et un lieu de sociabilité. A l’âge de la "mondialisation par le bas", les bains-douches cesseraient d’être anecdotiques pour prendre l’allure d’un équipement métropolitain essentiel, à côté des hauts lieux de l’attractivité économique. Révélateurs d’une condition urbaine précaire, ils en sont aussi une réponse, réponse plus contemporaine qu’on pourrait l’imaginer : l’expression d’une ville "solidaire" ou du moins, "décente". Mais ces lieux sont eux-mêmes fragiles, coûteux jugeront certains, voués dans beaucoup de villes à la démolition ou au déclassement. Pourtant, la demande est là. De ce point de vue, l’étude présentée du cas parisien questionne : s’agit-il d’une exception résiduelle ou l’expression d’une forme discrète de sollicitude publique qui pourrait faire école? Comment, et à quelles conditions ? Avec quels services complémentaires ? Selon quel modèle économique et social et dans quelles formes architecturales ?

Responsable PUCA : François Ménard
Chargée de valorisation : Bénédicte Bercovici

Résultat de l’action :

  • Claire Lévy-Vroelant, Lucie Bony, Septembre 2018, (dernière version révisée, 12 avril 2019), 93 p. PUCA, Ville de Paris Cabinet de Mme Versini DASES, INED, Fondation Abbé Pierre pour le logement des personnes défavorisées, UMR LAVUE Centre de recherche sur l’habitat, UMR Passages Université de Paris 8 Saint-Denis Fondé sur une étude sociologique la plus rigoureuse et documentée possible, ce rapport, réalisé par Claire Lévy-Vroelant et Lucie Bony dans le cadre d’une convention INED/CNRS soutenue par le PUCA, apporte un éclairage inédit sur la question et invite à poursuivre la réflexion plus avant.

Valorisation

LES BAINS-DOUCHES DE PARIS, POUR QUI ET COMMENT ?
Claire LÉVY-VROELANT, sociologue, professeure émérite
Lucie BONY, géographe, CNRS

LES 500 CABINES DE DOUCHE GRATUITES PARISIENNES : EXCEPTION OU MODÈLE ?
Erika MATTARELLA, structure associative « Bagni publici Vià Aglié », Turin, Italie

BESOIN ET DÉSIR D’EAU DANS LES CULTURES URBAINES : L’HYGIÈNE, LE SOIN, LE BIEN-ÊTRE
Sophie RICHELLE, LIEU - Laboratoire Interdisci-plinaire en Etudes Urbaines, Université libre de Bruxelles

LA DIVERSITÉ DE TRADITIONS ET DES MODÈLES PEUT-ELLE NOUS INSPIRER DE NOUVELLES APPROCHES ?
Pauline BACQUAERT et Valentina MARZIALI, LIEU, Laboratoire interdisciplinaire en Etudes urbaines, Université libre de Bruxelles

Rosella MASPOLI, architecte professeure associée, Politechnico di Torino, Italie Emilie FRANCEZ, docteure, auteure de « Politique et Représentations du hammam à Marseille. Anthropologie d’un espace frontière »

A consulter aussi :

  • Et si les bains-douches étaient le centre du monde ? Site de LALCA - Podcast à écouter ici
  • On vient aux Bains-Douches pour se laver, mais pas que… Site de LALCA
  • Dossier - Bien plus que des bains-douches - Urbanisme n°418, septembre 2020
    Par Claire Lévy-Vroelant, professeure émérite de sociologie (université Paris-VIII-Saint-Denis), et François Ménard, responsable de programmes de recherche au Plan urbanisme, construction, architecture

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