Activités productives en centres urbains : de l’éviction à la régulation

Analyse comparative et prospective des dispositifs pour l’émergence, le maintien ou le retour des activités productives menacées par la pression foncière

ACTIVITÉS PRODUCTIVES EN CENTRES URBAINS : DE L’ÉVICTION À LA RÉGULATION
Analyse comparative et prospective des dispositifs pour l’émergence, le maintien ou le retour des activités productives menacées par la pression foncière

Université Gustave Eiffel, Lab’URBA

Contacts au PUCA

Responsables : Isabel Diaz - Nicolas Maisetti

Equipe de recherche

Flavie FERCHAUD,maîtresse de conférences en aménagement de l’espace, urbanisme à l’Université Gustave Eiffel - Lab’urba
— Hélène BERAUD, maîtresse de conférences, Université Gustave Eiffel - Lab’urba
— Joël IDT, maître de conférences, Université Gustave Eiffel - Lab’urba
— Flore TRAUTMANN, directrice associée au Sens de la Ville
— Bruno YVIN, directeur associé d’Alphaville

Objectifs de la recherche

Cette recherche-action porte sur les activités productives menacées par les forces centrifuges de la pression foncière dans les métropoles françaises. Alors que des dispositifs d’action sont identifiés et déjà mis en oeuvre pour contrer ces forces centrifuges, leur utilisation s’accompagne rarement d’une explicitation claire des types d’activités visées. En outre, certains dispositifs n’apparaissent bénéficier qu’à un certain type d’activités productives, et parfois celles qui ne sont pourtant pas les plus menacées par la pression foncière.

Face à ce double constat, plusieurs questions se posent : comment expliquer le flou dans l’identification des activités productives ciblées par les dispositifs d’action ? De quelles activités productives observe-t-on effectivement l’implantation, le maintien ou le retour dans les espaces urbains ? Faut-il réfléchir à de nouveaux dispositifs et quelles formes pourraient-ils prendre ? Pour y répondre, l’équipe mènera un travail exploratoire à l’échelle nationale et une enquête approfondie dans les métropoles de Bordeaux et de Rennes, en lien avec des missions dans lesquelles sont engagées les deux structures professionnelles qui composent l’équipe. La mobilisation de données quantitatives et qualitatives récoltées grâce à un important travail de terrain permettra de comprendre comment l’action publique se saisit des activités productives et leur problématique d’accès au foncier et à l’immobilier.

L’analyse comparative déployée à trois niveaux (la fabrique de l’action publique, les dispositifs localisés, les entrepreneurs) amènera à mettre en évidence à quels types d’activités productives bénéficient les dispositifs activés et à formuler des préconisations pour définir de nouveaux dispositifs susceptibles de répondre aux besoins d’activités toujours reléguées en périphérie.

Les territoires de la recherche

Après un premier travail exploratoire, deux cas d’étude seront analysés : les métropoles de Bordeaux et de Rennes. Le but de cette enquête est de saisir la fabrique de l’action publique ciblée sur les activités productives menacées par la pression foncière.Le choix de ces deux terrains d’études procède d’une double logique : des interventions en cours ou passées du Sens De La Ville et d’Alphaville sur ces territoires fournissant à l’équipe une connaissance préalable des problématiques et des acteurs mais également des initiatives, et un foisonnement de projets, de réflexions et de positionnement sur le sujet des activités productives observées sur ces deux métropoles.

Etude complémentaire du Lab Urba sur la comparaison européenne
L’enquête en France sera complétée d’une étude à l’échelle européenne.
Comment la question de la place des activités productives dans les centres urbains est-elle posée dans d’autres villes européennes ? Quels sont les dispositifs d’action publique susceptibles d’alimenter les réflexions engagées dans le contexte des métropoles françaises ? Le maintien des activités productives ne repose pas partout sur des dispositifs clairement définis et ces dispositifs ne sont pas systématiquement encadrés par l’action d’un seul acteur public. Quel est en particulier le rôle des acteurs privés ? Cette mise en perspective européenne permettra de décaler le regard par rapport au contexte français, ce pas de côté pouvant d’une part amener à analyser différemment les données recueillies en France et d’autre part, à nourrir la réflexion globale grâce au repérage de dispositifs ou de mécanisme de gouvernance considérés comme innovants. Les trois villes étudiées sont Berlin, Turin et Vienne.

La méthode

La méthodologie comprend un volet quantitatif et un volet qualitatif.

  1. Pour le premier volet, des données issues de l’INSEE, de l’Institut supérieur des Métiers et d’un questionnaire envoyé à des maîtres d’ouvrage agissant dans les métropoles françaises seront mobilisées pour définir le périmètre des activités bénéficiant des dispositifs publics. Une typologie des activités manifestement désirées sera établie, en partie à parti d’un questionnaire diffusé auprès d’une vingtaine de maîtres d’ouvrage et d’entretiens ciblés.
  2. Concernant le second volet, quatre séries d’entretiens sont prévus dans deux métropoles françaises afin de compléter l’étude quantitative sur les activités bénéficiant d’aides et pour identifier les nouveaux dispositifs. Il s’agira d’enquêter plus directement certains leviers activés pour contrer les forces centrifuges de la pression foncière. En effet, une partie des dispositifs mis en œuvre prend la forme de lieux, à l’instar des hôtels d’activités artisanales. L’équipe cherchera à comprendre les dynamiques et les apports de ces lieux. Les matériaux recueillis seront issus d’observations et d’entretiens semi-directifs menés dans deux lieux identifiés dans chacune des deux métropoles.
  3. Enfin, il est prévu de décrypter une trentaine de parcours d’entrepreneurs qui sont, soit à la recherche de locaux depuis plus d’une année, soit bénéficiaires des leviers activés par les pouvoirs publics pour pallier les forces centrifuges de la pression foncière. Retracer leurs parcours va permettre de mettre en évidence le rôle de certains acteurs, de réseaux d’acteurs, de dispositifs d’action publique ou de lieux plus en marge de l’action publique.

Les résultats

Face au retour de l’industrie "made in France" dans les discours politique et médiatique et aux enjeux de transition écologique et de nouvelles pratiques de consommation, la ville apparaît comme un nouveau lieu à privilégier pour les activités productives.
Quels sont alors les leviers dont disposent les collectivités pour constituer ou maintenir un tissu industriel ?
La Note "Aménager la Ville productive", issue du programme de recherche Ville productive piloté par le PUCA - Plan Urbanisme Construction Architecture, la La Fabrique de l’industrie et l’Institut pour la recherche de la Groupe Caisse des Dépôts, se penche sur cette question.
À travers des entretiens approfondis et des enquêtes terrain à Bordeaux, Rennes, Berlin, Vienne, et Turin, cette étude présente les différents leviers existants et les différentes façons dont les collectivités s’en saisissent selon leur histoire, leur vision politique ou la place accordée aux activités économiques.
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