Coproduction territoriale pour des villes et des aires urbaines de taille moyenne (2017)


Le réseau des villes moyennes françaises, dense et bien réparti sur le territoire national, est une spécificité en Europe, comparée à leur forte concentration dans le Pentagone – ce territoire inscrit dans une figure dont les sommets seraient Londres, Paris, Milan, Munich et Hambourg - et à leur faible densité dans les régions du sud et de l’est européen. Les villes moyennes françaises s’inscrivent dans une longue tradition urbaine en continuelle évolution, et ont été un des moteurs essentiels de l’aménagement du territoire de l’après-guerre.
Nombre d’entre elles sont aujourd’hui fragilisées et mises en difficulté par les mutations économiques et sociales issues de la globalisation et de la désindustrialisation. Souvent considérées comme un « entredeux » territorial, prises en tenaille entre une métropolisation attisée par la compétitivité internationale et des synergies locales et intercommunales, ces villes ne manquent pourtant pas d’atouts. Mais elles ont besoin d’évoluer dans le sens d’une meilleure attractivité, d’une accessibilité accrue, et d’une offre plus ambitieuse en termes de logement, de services, d’espace public, et plus globalement de qualité de vie.
Elles doivent pour cela se redéfinir par rapport à leurs trajectoires historiques, revisiter les spécificités de leurs territoires et de leurs paysages, mettre en valeur leur écosystème et dynamiser le débat public avec leurs citoyens, objectifs dont la complexité des interactions impose de nouveaux modes de gouvernance.

Menée avec le soutien de l’Institut CDC pour la Recherche et du PUCA, cette étude propose aux villes moyennes d’adopter de nouveaux modèles d’action mobilisant leurs forces vives pour coproduire des visions partagées de l’avenir de leur territoire. Ce travail, accompli auprès de trois villes moyennes françaises, débouche sur un ensemble de propositions favorisant la mise en oeuvre d’un nouveau modèle d’action sur un territoire urbain de taille moyenne.

  • 1. Adopter les principes d’une coproduction territoriale soutenable pouvant s’adapter au contexte de chaque territoire et aux exigences de sa population, pour revaloriser les patrimoines matériels et
    immatériels, développer des capacités de production à partir des ressources propres au territoire, et mobiliser le génie de leurs populations.
  • 2. Questionner la culture actuelle de l’investissement, trop souvent fondée sur une offre financière s’adossant sur des opérateurs privés et des ingénieries parfois éloignées des besoins réels, et privilégier, avant toute action, la mise en oeuvre de diagnostics approfondis, s’appuyant sur des connaissances locales du territoire.
  • 3. Adopter, avant toute formulation d’un projet, des démarches collaboratives destinées à mobiliser l’ensemble des parties prenantes, politiques, citoyennes, entreprises, académiques, pour faire émerger avec leur concours une dynamique de coproduction du territoire et une vision partagée de son avenir.
  • 4. Mettre en oeuvre des actions de formation et d’information pour les élus, les techniciens, et les
    habitants de ces territoires, mieux faire connaitre les bonnes pratiques françaises et européennes,
    favoriser les échanges autour de problématiques contemporaines, partager les expériences, et
    diffuser des méthodologies pragmatiques, adaptées à la mise en oeuvre de démarches participatives, intégrées et soutenables.

A lire :
Rapport "Coproduction territoriale pour des villes et des aires urbaines de taille moyenne"
UTeam, Université de Technologie de Compiègne. Jean-Jacques Terrin, 2017, 70 pages

et Cote de l’ouvrage au Puca : PUCA 1956 et 1957réalisée par les étudiants de l’ENSA Paris La Villette

Contact : Jean-Baptiste Marie

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