Du bon usage de la simulation énergétique des villes

Comment atteindre le facteur 4 en 2050 ? Faut-il chercher à densifier la ville ? Quelles problématiques énergétiques auront le plus d’impact dans un futur au climat changeant ?
Les réponses apportées par les récents travaux de recherche dans le champ de l’énergétique urbaine sont diversifiées et pour certaines d’entre elles connues : il semble tout d’abord nécessaire d’enclencher d’ambitieuses politiques de rénovation énergétique des bâtiments existants. Les nouvelles constructions seules, même très performantes, ne permettront pas de réduire significativement les consommations énergétiques, alors qu’enclencher une rénovation annuelle de 1 % du parc immobilier pour le logement et 3 % pour le tertiaire économiserait 50 % des consommations de chauffage. Il est également nécessaire de fournir des efforts supplémentaires sur la production d’énergies décarbonées. De plus, planifier des formes urbaines compactes intégrant des éléments végétaux s’avère une stratégie efficace dans la maîtrise du climat urbain.
Ces résultats offre une réponse au paradoxe énergétique urbain : une densité et une compacité raisonnées ne semblent en effet pas incompatibles avec une atténuation de l’effet d’îlot de chaleur urbain. En revanche, ces dispositions ne sauraient se passer de prises de décisions rapides.

Ces analyses proviennent du modèle informatique « Genius » visant à fournir des outils aux collectivités locales permettant de trancher sur ces questions de densité urbaine et d’énergie et d’identifier puis de hiérarchiser des leviers d’action. Elaboré par Marion Bonhomme dans le cadre d’une thèse de doctorat, l’outil a été conçu pour simuler les évolutions possibles des formes urbaines et leurs conséquences sur le climat urbain. Testée sur Paris et Toulouse dans le cadre de recherches menées avec Météo France, la simulation parvient à considérer des variables spatiales et temporelles étendues, de manière simultanée, avec un haut niveau de précision. Si la prise en compte de facteurs sociaux et des typologies locales reste à affiner, l’outil ouvre d’ores et déjà la possibilité de scénarios détaillés d’adaptation au changement climatique. Non pour connaître l’avenir des villes, mais pour rendre visibles, et donc discutables aujourd’hui les incidences des politiques énergétiques envisagées.

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