Lille, Bruxelles, Villes productives : expériences croisées

LILLE, BRUXELLES, VILLES PRODUCTIVES : EXPÉRIENCES CROISÉES
Revisiter la chaîne de production de la fabrique de la ville pour une plus grande mutabilité économique

Université de Lille, Université libre de Bruxelles

Responsable PUCA : François Ménard

Equipe de recherche

Annette GROUX, professeure des Universités, Institut d’Urbanisme et d’Aménagement de Lille
— Didier PARIS, professeur des Universités, Institut d’Urbanisme et d’Aménagement de Lille
— Christine LIEFOOGHE, maître de conférences, Institut d’Urbanisme et d’Aménagement de Lille
— Ana SCUTARI, doctorante en urbanisme à l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille
— Geoffrey GRULOIS, professeur à la Faculté d’Architecture de l’Université Libre de Bruxelles
— Jean-Michel DECROLY, professeur à l’Université Libre de Bruxelles
— Christian DESSOUROUX, chercheur à l’Université Libre de Bruxelles, Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (IGEAT)
— Mathieu STRALE, chercheur à l’Université Libre de Bruxelles, Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (IGEAT)
— Corentin SANCHEZ TRENADO ,doctorant en géographie de la Faculté des Sciences de l’Université Libre de Bruxelles, thèse réalisée au Metrolab.brussels (2017)

Objectifs de la recherche

L’objectif de ce projet est de contribuer à la compréhension des enjeux contemporains de localisation et d’intégration de (nouvelles) activités productives dans les tissus urbains métropolitains, à travers l’expérience croisée de deux territoires de “tradition industrielle” : la Métropole Européenne de Lille et la Région Bruxelles-Capitale. Face aux défis environnementaux et sociétaux actuels, cette recherche s’intéresse à la façon dont les acteurs de la fabrique de l’urbain appréhendent les changements économiques en cours, tant dans leurs dimensions technologiques et organisationnelles qu’au regard des modèles socio-économiques qui s’élaborent pour donner sens à ces transformations. Au-delà des débats d’économistes ou de géographes sur les types d’activités économiques qui relèveraient de cette nouvelle ville productive et sur la recomposition induite des chaînes de valeur de l’économie globalisée, quelles sont les représentations qu’ont les acteurs urbains de ces activités productives à réintroduire pour composer une ville dense et mixte ? Comment les acteurs de l’urbain peuvent-ils résoudre la contra-diction entre les contraintes induites par la planification et le droit d’une part, et l’incertitude croissante du devenir économique des territoires, d’autre part ? Choisir d’attirer des activités qui relèvent de ressources immatérielles (connaissance, culture, créativité…) ou choisir de donner une chance aux activités de fabrication en ville est un dilemme quand les acteurs de la fabrique urbaine sont confrontés aux divergences de temporalité entre stratégie, planification et programmation urbaine.
Dans ce contexte, cette recherche propose de revisiter la chaîne de production de la fabrique de la ville à partir des représentations et des pratiques des acteurs de l’urbain. L’hypothèse centrale est que les options qui vont émerger des débats politiques et techniques, du croisement des expériences d’acteurs, de la recherche de bonnes pratiques (entre Lille et Bruxelles, ou avec d’autres villes européennes) et de la confrontation de ces intentions et imaginaires avec la “réalité” urbaine et économique vont de manière inductive et incrémentale construire des “villes productives” spécifiques à leurs contextes géographiques et aux rapports de force des acteurs en présence.

Les territoires de la recherche

Lille et Bruxelles constituent deux terrains particulièrement pertinents pour explorer ces transformations et donc la question de la localisation des activités productives, notamment dans une logique d’expériences comparées. Ce choix apparaît d’autant plus pertinent que les deux territoires institutionnels ont récemment signé un accord de coopération destiné à favoriser les synergies et développer les bonnes pratiques. Ces deux territoires sont caractérisés par un contexte démographique analogue. Deux aspects renforcent l’intérêt de la mise en parallèle des deux terrains : leur histoire économique et urbaine, les relations avec leur environnement proche.

La méthode

Pour tester cette hypothèse, l’équipe analysera les stratégies d’intégration des activités productives dans les territoires métropolitains de la Métropole Européenne de Lille et de la Région Bruxelles-Capitale à trois échelles différentes : celle du grand territoire, celle du projet d’aménagement urbain et enfin celle du pro-jet immobilier. Pour cela, la démarche de recherche, organisée en trois volets, s’attachera à répondre aux questions suivantes :

— Volet 1 : Qu’entendent les acteurs de l’urbain par activités productives ? Représentations croisées des acteurs de l’urbanisme et de l’économie urbaine à Lille et à Bruxelles.
— Volet 2 : Comment la planification et le droit encadrent-ils les activités productives ?
— Volet 3 : A l’épreuve de la réalité urbaine et économique : quelle mise en oeuvre d’une politique publique en matière d’implantation d’activités productives ?

L’équipe de recherche réalisera un état de l’art et un état des lieux de la littérature grise, une analyse de documents institutionnels, une analyse spatiale et cartographique des activités productives à Lille et Bruxelles et de plusieurs opérations d’aménagement et de promotion, ainsi qu’une campagne d’entretiens avec des acteurs publics et privés à Bruxelles et à Lille. Seront également conduits un parangonnage de projets exemplaires en matière d’intégration de fonctions industrielles en zone urbaine ainsi que six ateliers d’échanges croisés entre les acteurs Bruxelles et Lille.

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