La mobilité en milieu rural : une nécessaire coordination des actions dans un souci d’équité

Les habitants des campagnes restent attachés à leur voiture. Cette préférence tient souvent de la contrainte : le monde rural ne peut pas disposer de desserte de transports collectifs suffisante pour répondre aux besoins d’une population dispersée. Une telle situation n’est pas sans poser des problèmes économiques et sociaux : les citoyens non motorisés se retrouvent pénalisés dans l’accès à l’emploi et aux services publics. De plus, les coûts liés à la mobilité individuelle sont amenés à augmenter. L’impact écologique nécessite, enfin, d’être soulevé. Comment alors développer une offre de transport adaptée sans grever les fonds publics et dans le respect de l’environnement?
La réponse réside moins dans l’investissement massif dans des transports en commun coûteux que dans la recherche d’une meilleure articulation des actions existantes. L’idée serait de prendre acte des nombreuses initiatives locales et d’améliorer leur coordination d’un point de vue fonctionnel et tarifaire.
Les collectivités territoriales rurales ont en effet inventé des solutions pour répondre aux problèmes des citoyens, comme les transports à la demande. Les habitants, de leur côté, partagent véhicules et frais afférents. Il s’agirait déjà de faciliter ces solutions alternatives en les rendant visibles. Mais la diffusion d’une information exhaustive n’est que l’un des pans à améliorer : les autorités organisatrices de transport, se superposant, rendent certaines rationalisations impossibles, et les quelques dispositifs coopératifs développés par l’Etat reposent sur le seul volontariat.
Au-delà, l’objectif serait donc de mettre en œuvre une politique globale des transports. Garant de l’égalité de tous devant les services et charges publics, il appartient à l’Etat d’assurer un traitement équitable des territoires. La région semble l’échelle de régulation appropriée. Serait ensuite laissé aux instances en place le soin de s’adapter aux particularités locales, sur le plan économique (péréquation financière), organisationnel (forme des partenariats), technique (interopérabilité de la billettique) ou juridique (déspécialisation des transports collectifs). Du point de vue de l’habitant, la fiabilité et la fluidité de l’itinéraire constituent les deux conditions susceptibles de le faire opter pour un transport « en commun ».

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