Vivre en ville dans l’Entre-villes : l’exemple du « Carré Picard »

Très loin des visions négatives ou condescendantes qui considèrent les espaces périurbains ou ruraux comme un état « immature » de la Ville, les auteurs de cette recherche mettent en évidence le caractère spécifique des territoires d’urbanisation dispersée – qualifiés à la suite d’« Entre-villes » - et des pratiques qu’ils accueillent. A partir de l’exemple du « Carré Picard », quadrilatère géographique situé entre les villes de Saint-Quentin, Soissons, Compiègne et Laon, la recherche met en évidence les spécificités propres à ces espaces qui se manifestent notamment dans les rapports entre urbanisation et mobilités.
L’observation de la configuration spatiale héritée du rural remet en cause la notion d’ « étalement urbain ». C’est, de fait, une multiplicité de petits agrégats urbains – hameaux, bourgs, villages, petites villes - distants les uns des autres d’un peu plus d’un kilomètre, qui caractérise cette urbanisation. Dans cette configuration spatiale, les courtes distances demeurent la règle pour les déplacements domicile-travail car les emplois sont dispersés au même titre que l’habitat et se situent encore fréquemment à proximité de celui-ci.
De plus, les chercheurs constatent l’émergence de mobilités alternatives au « tout-automobile ». Covoiturage, autopartage, commerces ambulants, croissance des déplacements en vélo, sont autant de nouvelles pratiques qui se manifestent dans ces espaces.
La comparaison des outils de planification portant sur l’articulation entre politiques de transport et stratégies d’aménagement révèle toutefois de grandes différences entre la Picardie et la Franconie, région allemande étudiée dans la deuxième recherche. C’est ainsi qu’en Allemagne le recours à des outils très coercitifs en termes d’usage des sols joue un rôle déterminant.
Une volonté d’assurer une plus grande adhérence de l’urbanisation nouvelle au réseau ferroviaire est également observable dans ce pays.

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