Les formes physiques du e-commerce dans le territoire du Scot du Bassin de vie d’Avignon

Objectifs de la recherche

La distribution connaît depuis une dizaine d’années une véritable révolution liée au développement du commerce électronique. Le e-commerce attire chaque jour de nouveaux consommateurs grâce à des atouts particuliers : large choix de références, compétitivité des tarifs, praticité d’une commande depuis son ordinateur, etc. Il offre à tout un chacun la possibilité de vendre et d’acheter sur une plateforme virtuelle des biens et des services de toutes sortes : il possède donc, en théorie, le potentiel de pallier les disparités spatiales d’accessibilité au commerce, qui peuvent être observées entre urbain, périurbain et rural. S’il est aujourd’hui largement installé dans les pratiques des consommateurs, le e-commerce n’en reste pas moins largement méconnu, en particulier dans ses formes physiques. On sait relativement bien qui sont les adeptes du e-commerce, le type d’achats effectués, mais on ne sait en revanche rien ou presque du détail des flux logistiques qui y sont liés (nombre d’opérateurs, de livraisons par jour, volumes traités), de l’implantation des points relais où les clients viennent déposer leurs marchandises ou les récupérer, de l’organisation interne de ces points relais (fréquence de livraison, capacité de stockage, bénéfices liés à l’activité de points relais), etc.

Or cette connaissance est importante à la fois dans la perspective d’une possible optimisation du transport de marchandises (par exemple avec la création de plateformes de logistique urbaine), mais aussi pour les politiques d’aménagement commercial, qui peuvent par exemple chercher à savoir si le e-commerce réduit ou pas les inégalités d’accès au commerce, ou encore estimer l’intensité de la concurrence qu’il représente avec le commerce traditionnel. L’objet de cette recherche est de mieux connaitre les formes physiques de e-commerce, en prenant comme terrain d’étude le Bassin de Vie d’Avignon.

Les territoires de la recherche

La recherche sera conduite sur les 34 communes du SCoT du Bassin de Vie d’Avignon (BVA) dans lequel une charte du commerce associant de nombreux acteurs du commerce et qui vise notamment à un meilleur équilibre entre commerce de centres-villes et de périphérie est en développement.
Les différents enjeux soulevés par cette étude sont relatifs aux problématiques concernant la congestion urbaine, les flux de véhicules, l’évolution des mobilités, le cadre de vie et les nuisances liées aux transports, la pérennité du commerce de proximité. Si l’ensemble de ces aspects ne sera pas directement traité dans cette étude, l’objectif est de produire une analyse concernant les dynamiques du e-commerce, tant du point de vue de la structuration de l’offre de points-relais que des pratiques de leurs clients, permettant d’éclairer la réflexion et la décision des décideurs du SCoT BVA au regard des choix stratégiques et opérationnels qui devront être réalisés en matière d’évolution du e-commerce.

La méthode

Dans cette perspective, une base de données recensant tous les points relais du Bassin de Vie d’Avignon sera réalisée, en se référant aux sites de e-commerce les plus utilisés en France ainsi qu’aux réseaux des logisticiens de la livraison de colis hors domicile. Cette base de données sera structurée selon quatre types de données principales (logisticien, nom du point relais, coordonnées de localisation, type et catégorie de commerçant relais). Puis deux enquêtes seront effectuées :

1. la première auprès des commerçants point-relais, destinée à mieux connaitre leurs motivations, le par-cours les ayant conduit à être point relais, leur organisation logistique, et le bénéfice financier et/ou en termes de notoriété que leur apporte cette activité ;
2. la seconde auprès des clients point-relais, destinée à comprendre les logiques des choix de points relais et les pratiques spatiales liées au e-commerce.

L’analyse croisée de la base de données et des résultats des deux enquêtes permettront d’étudier les logiques d’implantation des points relais et de mesurer les inégalités d’accès à cette forme de commerce (en voiture, en vélo, à pied) qui se concentrent essentiellement en zone dense ; de mieux comprendre les motivations et apports de l’activité point-relais qui devraient varier selon le type de commerces ; de comprendre le choix du (des) points relais par les clients ; d’estimer les flux de marchandises dans le SCoT BVA lié au e-commerce et de faire des simulations à l’aide de SIG montrant l’opportunité d’optimiser ces flux qui sont actuellement faits par de nombreux opérateurs, de camions sans concertation ni optimisation globale.

Résultats